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Le paludisme, un fléau qui tue chaque année plus de 450 000 personnes, dont 93% en Afrique

La maladie continue à faire des ravages dans le monde et frappe particulièrement les enfants de moins de cinq ans.

Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Lancement de la campagne de vaccination contre le paludisme au Ghana en 2019. (CRISTINA ALDEHUELA / AFP)

La pandémie de coronavirus a eu des conséquences sur la distribution de moustiquaires et de médicaments. En 2020, le paludisme risque de faire près de 400.000 morts supplémentaires, selon l'Organisation mondiale de la santé.

En Afrique sub-saharienne, le bilan pourrait approcher les 770.000, soit "deux fois plus qu'en 2018", a relevé l'OMS à l'occasion de la Journée internationale de lutte contre le paludisme. Des explications sur cette maladie avec un article publié une première fois en octobre 2019. 

Qu'est ce que le paludisme ?

Le paludisme est une maladie provoquée par des parasites du genre Plasmodium

Le parasite est transmis à l’homme par la piqûre de moustiques infectés. Ces moustiques, "vecteurs" du paludisme,  appartiennent tous au genre Anophèle. Le paludisme est transmis à l’homme par la piqûre d'Anophèle femelle, elle-même infectée après avoir piqué un homme impaludé : la femelle, en prenant le repas de sang nécessaire à sa ponte, injecte le parasite à son hôte. Les mâles ne piquent pas.

"Chez un sujet non immunisé, les symptômes apparaissent généralement au bout de 10 à 15 jours après la piqûre de moustique infectante. Les premiers symptômes – fièvre, maux de tête et des frissons – peuvent être modérés et difficiles à attribuer au paludisme. S’il n’est pas traité dans les 24 heures, le paludisme à Plasmodium falciparum peut évoluer vers une affection sévère souvent mortelle", précise l'Organisation mondiale de la Santé (OMS).

Les chiffres du paludisme

Données chiffrées sur le paludisme (Partenariat RBM)

Dans le monde, quelque  216 millions de personnes sont atteintes de paludisme. Il a tué 435 000 personnes dont 93% en Afrique, estime l'OMS pour 2017. Environ 40% de la population mondiale est exposée à la maladie et 500 millions de cas cliniques sont observés chaque année.

"Depuis 2000, les taux de mortalité liés au paludisme ont chuté de 60% à l’échelle mondiale et de nouveaux pays sont déclarés exempts de la maladie chaque année. Néanmoins, après des années de recul constant, le nombre de cas de paludisme repart à la hausse – les dix pays les plus touchés d'Afrique ont ainsi fait état d’une augmentation en 2017", précise le Global Fund.

Les enfants de moins de cinq ans sont les principales victimes du paludisme. Ils représentent 61% des décès, selon l’OMS

la carte du paludisme

Carte du paludisme dans le monde (partenariat RBM)

La transmission du paludisme touche 91 pays et territoires à travers le monde, faisant peser un très lourd fardeau sur les pays de l’Afrique subsaharienne. En 2017, près de la moitié des cas dans le monde ont été enregistrés dans cinq pays : le Nigeria (25%), la République démocratique du Congo (11%), le Mozambique (5%), l’Inde (4%) et l’Ouganda (4%), selon les données de l'OMS.

La lutte contre le paludisme

Outils de prévention contre le paludisme (OMS)

Pour l'OMS, la lutte contre le paludisme passe avant tout par la lutte contre le moustique porteur de la maladie. "Deux formes de lutte antivectorielle sont efficaces dans beaucoup de situations : les moustiquaires imprégnées d’insecticide et la pulvérisation d’insecticide à effet rémanent à l’intérieur des habitations", précise l'OMS

En 2017, environ la moitié de la population exposée au risque de paludisme en Afrique était protégée par des moustiquaires imprégnées, contre 29% en 2010. 

Néanmoins, "près de 300 millions de personnes en Afrique subsaharienne n’ont toujours pas accès à des moustiquaires imprégnées d’insecticide et au moins 15 millions de femmes enceintes ne reçoivent pas le traitement préventif dont elles ont besoin pour rester en bonne santé et protéger leur enfant à naître", selon le Partenariat RBMLa maladie peut être prévenue au moyen d’antipaludiques.  

Il existe aussi désormais un vaccin (Le RTS,S/AS01) conférant une protection partielle pour le jeune enfant. Il est actif contre Plasmodium falciparum, le parasite du paludisme le plus meurtrier au niveau mondial qui est aussi le plus courant en Afrique. Son utilisation – lors d’essais cliniques à grande échelle chez des enfants avec l’administration de quatre doses – a permis d’éviter environ quatre cas sur dix sur une période de quatre ans. Ce vaccin est testé dans trois pays, le Ghana, le Malawi et désormais le Kenya.

Le danger de la résistance aux insecticides et aux antipaludiques

La lutte contre les moustiques est "menacée par l’émergence d’une résistance de l’Anophèle aux insecticides. Selon le dernier Rapport sur le paludisme dans le monde, 68 pays ont signalé une résistance à au moins une des cinq classes d’insecticides généralement utilisées entre 2010 et 2017, et 57 une résistance à deux classes ou plus", avertit l'OMS.

L'autre menace qui pèse sur le combat contre la maladie est la résisance de Plasmodium aux produits antipaludiques.

Aujourd'hui les ambitions de l'OMS sont de :
-"Réduire de 40% les taux de mortalité palustre au plan mondial d’ici à 2030.
-Eliminer le paludisme dans au moins 10 pays d’ici à 2030.
-Empêcher la réapparition du paludisme dans tous les pays exempts."

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