Cet article date de plus de six ans.

Noël stimule l'envie de procréer dans plusieurs pays africains

La naissance du petit Jésus, célébrée à Noël, semble booster l'envie de concevoir, notamment sur le continent africain. C'est ce que suggère une étude internationale publiée sur le site de la revue scientifique britannique, «Nature».
Article rédigé par Falila Gbadamassi
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Un petit garçon déguisé en père Noël est assis, à côté de sa mère, sur la plage internationale Jomo Kenyatta à Mombasa, au Kenya, le 26 décembre 2016. 
 (ANDREW KASUKU / AFP)

Ce n'est pas une très bonne nouvelle pour tous ceux qui s'inquiètent de la galopante croissance démographique en Afrique. Mais la période de Noël, fête de la nativité du Christ, donnerait envie de faire des bébés dans plusieurs pays chrétiens du continent.

A l'instar des Etats-Unis, de l'Allemagne, de la Grande-Bretagne, du Brésil ou encore de l'Australie, l'Egypte, le Ghana, le Kenya, l'Ouganda, la Namibie, l'Afrique du Sud et le Zimbabwe arrivent en tête sur le continent dans l'étude publiée le 21 décembre 2017 par la célèbre revue scientifique Nature.

Cette dernière démontre que «l'intérêt pour le sexe atteint des pics en ligne lors des grandes célébrations culturelles et religieuses, indépendamment de l'emplacement de l'hémisphère». «Cet intérêt en ligne, décalé de neuf mois, correspond à des naissances documentées», explique l'équipe scientifique à l'origine de l'étude et qui a souvent manqué de données en Afrique.  

«Une augmentation significative des recherches liées au sexe»
L’enquête mondiale, intitulée Human Sexual Cycles are Driven by Culture and Match Collective Moods (Les cycles sexuels humains sont stimulés par la culture et correspondent à des humeurs collectives) a été réalisée en s’appuyant sur les recherches effectuées sur le moteur de recherche Google relatives au mot «sexe».

Les données de 129 pays ont été analysées entre 2009 et 2016, précise le site d'information Nairobi News. De même, les scientifiques ont décortiqué l’humeur générale exprimée sur le réseau social Twitter.

Ainsi «80% des 80 pays initialement identifiés comme chrétiens montrent une augmentation significative (des recherches liées au sexe) pendant la semaine de Noël, indépendamment de l'hémisphère»

Dans les pays musulmans, une autre fête familiale induit le même phénomène : l'Aïd el-Fitr qui correspond à la fin du ramadan. «Sur les 30 pays initialement identifiés comme musulmans, 77% montrent une augmentation significative des recherches liées au sexe au cours de la semaine de (l'Aïd-el-Fitr)

Profil mondial des recherches sur Internet relatif au sexe (cliquer ici pour voir la carte en plus grand). Source : «Human Sexual Cycles are Driven by Culture and Match Collective Moods» (DR)

Des fêtes qui favorisent la reproduction humaine
Bien qu'il estime que «l'établissement d'une telle causalité justifie une étude plus approfondie», le groupe de cinq chercheurs américain, portugais et hollandais conclue que «les cycles de reproduction humaine sont guidés par la culture plutôt que par l'adaptation biologique aux cycles saisonniers»

Les auteurs de l'étude notent cependant qu'il serait inexact «de penser à Noël et à l'Aïd comme les périodes de l'année où il y le plus de recherches en lignes concernant le sexe». «Cependant, ces événements semblent déclencher des humeurs spécifiques et collectives, conduisant à une corrélation frappante entre ces vacances et l'intérêt sexuel.»

Au Kenya, The Nation a mené sa petite enquête. Les conclusions de l'étude internationale semblent refléter la réalité. «Cette étude semble exacte et décembre, surtout pendant les périodes de fête, est "la" période qui donne envie de faire des bébés», a confié au journal la révérende Beatrice Sabato, directrice de l'hôpital Christamarianne Mission de Kisii, dans le sud-ouest du Kenya. «Dans cet hôpital, la maternité est très active en septembre», c'est- à-dire neuf mois après Noël.

Pour les chercheurs, dont l'étude a été publiée par Nature, leurs travaux doivent pouvoir aider les systèmes de santé publique à se préparer à faire face à toutes les conséquences de ce regain d'intérêt sexuel déclenché par certaines célébrations. 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.