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Somalie: le groupe djihadiste al-Shabab interdit les sacs en plastique
Affilié à Al-Qaïda, le groupe djihadiste somalien al-Shabab a banni l’utilisation des sacs en plastique à usage unique dans les régions qu’il contrôle. Motif: ces sacs représentent «une menace pour les personnes et le bétail». Le groupe interdit aussi l’abattage des arbres rares.
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L’information a été repérée par la BBC (voir vidéo ci-dessous en anglais). Lors d’une émission sur la Radio Andalus, organe de l’organisation extrémiste, Mohamed Abu Abdalla, haut responsable des shebabs dans la région du Bas Shabelle, dans le sud de la Somalie, a explicitement interdit l’utilisation des sacs en plastique à usage unique car ils constituent «une menace sérieuse pour le bien-être des animaux et du bétail». Le groupe djihadiste a aussi annoncé l'interdiction d'abattage des arbres rares. Le chef djihadiste a expliqué, lors de la même émission à la radio, que les modalités d'application interviendront plus tard.
Les djihadistes sont-ils aussi écologistes? Le quotidien britannique The Independant (lien en anglais) rappelle que des organisations djihadistes avaient, par le passé, évoqué l'environnement dans leur propagande. «En 2017, le dirigeant taliban Hibatullah Akhundzad a annoncé que les Afghans devraient planter plus d’arbres car "ils jouent un rôle important dans la protection de l’environnement, le développement économique, l’embellissement de la Terre et honorent Allah."» Et de rappeler aussi qu'en 2016, Al-Qaïda avait reproché à Barak Obama de ne pas assez lutter... contre le réchauffement climatique.
Les sacs en plastique rejoignent une longue liste d'articles interdits dans les zones contrôlées par Al-Shabab, y compris la musique occidentale, les films, les antennes paraboliques et… les agences humanitaires, note VOA (lien en anglais).
Affiliés à Al-Qaïda depuis 2012, les shebabs (les jeunes en arabe) se considèrent comme le seul groupe djihadiste «légitime» en Somalie et en Afrique de l’Est. Résolument ennemis du groupe Etat islamique, ils continuent de commettre des attentats, à la voiture piégée notamment, à Mogadiscio, mais aussi des incursions meurtrières au Kenya. Mohamed Abu Abdalla, le même qui a annoncé les mesures «écologistes», fait peu de cas de la vie de ses adversaires: «Quiconque dit appartenir à un autre mouvement islamique, tuez-le immédiatement», avait-il déclaré.
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