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Yennayer, Nouvel An berbère, férié et chômé en Algérie: les Amazighs en rêvaient

Le président algérien Abdelaziz Bouteflika a surpris tout le monde en consacrant Yennayer journée chômée et payée dès le 12 janvier 2018, une vieille revendication des militants berbéristes. La Kabylie sort de plusieurs jours d’affrontements et de manifestations pour la généralisation de la langue berbère. Des voix s'élèvent aussi au Maroc pour la reconnaissance officielle de Yennayer.
Article rédigé par Mohamed Berkani
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Drapeau berbère brandi dans les rues d'Alger le 16 janvier 2016 (FAROUK BATICHE / AFP)

«Cette mesure comme toutes celles déjà prises au profit de notre identité nationale dans sa triple composante islamique, arabe et amazighe, confortera l’unité et la stabilité nationales alors que des défis multiples internes et régionaux nous interpellent», a déclaré le président algérien Abdelaziz Bouteflika, en annonçant sa décision de consacrer Yennayer journée chômée et payée dès le 12 janvier 2018.
 
Jusque dans les années 1990, l'Etat algérien, désireux d'unir le pays autour de l'arabité, a largement nié, voire réprimé les revendications identitaires et linguistiques de la population berbérophone, qui représente environ un quart de la population algérienne et majoritairement concentrée en Kabylie.

 
Des manifestations de lycéens et étudiants ont eu lieu pendant deux semaines début décembre 2017 dans plusieurs villes berbérophones d'Algérie, particulièrement en Kabylie, pour réclamer la généralisation de l'enseignement à l'école du tamazight, la langue berbère, promue langue officielle au côté de l'arabe en 2016.
 
C’est quoi Yennayer ?
Yennayer, Nouvel An berbère, est célébré entre le 11 et 13 janvier par les Amazighs en Afrique du Nord.  Étymologiquement, le terme est une contraction  de «Yen» qui veut dire premier et de «Ayer» qui signifie mois. Cette année, le premier jour de l’an amazigh (Yennayer 2967) coïncide avec le 12 janvier du calendrier grégorien. 
 
«C’est une fête agraire qui trouve ses origines dans les traditions paysannes des peuples d’Afrique du Nord. Elle est l'«une des portes de l’année, l'un de ses seuils à travers lesquels on passe d’une saison à une autre, d’un cycle à un autre», explique Karim Salhi, enseignant et chercheur au département de langue et culture amazighes de Tizi-Ouzou, à TSA.

 
Quid du Maroc ?
Le mouvement amazigh marocain réclame aussi depuis plusieurs années que Yennayer soit férié. Une revendication qui pourrait être relancée après l’exemple algérien. «Cette vieille revendication des militants du mouvement amazigh en Kabylie est également présente au Maroc. A chaque Yennayer, l’Institut royal pour la culture amazighe (IRCAM) réitère sa demande de rendre férié le jour de cette célébration et de le décréter fête nationale», affirme Yabiladi. Deux partis politiques, l’Istiqlal et l’USFP, militent pour la reconnaissance officielle de Yennayer.  





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