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Le maire de la capitale somalienne meurt à la suite d'un attentat-suicide

Le maire de Mogadiscio est décédé une semaine après avoir été blessé dans un attentat islamiste, qui a frappé sa mairie. Abdirahman Omar Osman, longtemps réfugié à Londres, était rentré en Somalie pour aider à reconstruire son pays.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
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Le maire de Mogadiscio, Abdirahman Omar Osman, au centre de la photo, inaugure le premier vol entre Addis Abebba et Mogadiscio, le 13 octobre 2018. Il est mort dans une attaque suicide perpétrée le 24 juillet 2019 par les islamistes shebab. (ABDIRAZAK HUSSEIN FARAH / AFP)

Abdirahman Omar Osman, maire de Mogadiscio, est mort le 1er août 2019 dans un hôpital du Qatar où il était soigné. Le président somalien, Mohamed Abdullahi Mohamed, a ordonné trois jours de deuil national.  

Le 24 juillet, les islamistes shebab avaient mené un attentat suicide contre la mairie de Mogadiscio, causant la mort d'au moins six personnes et en blessant six autres. Au cours de l'attaque, une femme kamikaze s'est fait exploser dans le bureau du maire, Abdirahman Omar Osman, où se tenait une réunion, selon une source sécuritaire.

Le représentant spécial de l'ONU sans doute visé

Cette attaque avait peut-être pour but de viser James Swan, le représentant spécial de l'ONU en Somalie, présent sur les lieux quelques minutes avant l'attentat. Mais il avait déjà quitté le bâtiment après avoir rencontré le maire. 

M. Osman avait fui la Somalie au début des années 1990. Il avait gagné le Royaume Uni comme réfugié, avant d'obtenir un diplôme de troisième cycle et la citoyenneté britannique. Il a également travaillé comme responsable du logement dans l'arrondissement londonien d'Ealing.  

Le président somalien Mohamed Abdullahi Mohamed (au centre de l'image) assiste le 4 août 2019 aux funérailles du maire de Mogadicio Abdirahman Omar Osman, mort dans un attentat suicide revendiqué par les islamistes shebab affiliés à Al Qaida.  (ABDIRAZAK HUSSEIN FARAH / AFP)

"Il avait sacrifié sa vie au service du public somalien et il avait contribué à reconstruire le gouvernement de la Somalie", a réagi le chef de l'État Mohamed Abdullahi Mohamed. "On se souviendra de lui pour son dévouement au service des gens et du pays, et pour son acharnement à développer Mogadiscio tout en jouant pleinement son rôle dans la lutte contre le terrorisme", a-t-il ajouté.           

Abdirahman Omar Osman était devenu maire de Mogadiscio en janvier 2018 après avoir été ministre de l'Information, un poste qu'il avait déjà occupé en 2010. Il était également gouverneur de la région de Banadir, qui englobe Mogadiscio.

Peu de politiciens ont fait plus, ont risqué plus.

Andrew Harding correspondant de la BBC pour l'Afrique

AFP

M. Osman était revenu en Somalie en 2008 après avoir passé 17 ans en Grande-Bretagne. L'attentat a été revendiqué par les shebab, chassés de Mogadiscio en 2011. Ces islamistes, affiliés à Al-Qaïda, ont ensuite perdu l'essentiel de leurs bastions. Mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicide, y compris dans la capitale, contre des objectifs gouvernementaux, sécuritaires ou civils.

lls ont juré la perte du gouvernement somalien, soutenu par la communauté internationale et par les 20 000 hommes de la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom).

Les shebab ont mené plusieurs attaques d'envergure ces dernières semaines. Le 13 juillet 2019, ils ont fait exploser un véhicule devant un hôtel de la ville portuaire de Kismayo (sud), puis pris d'assaut l'établissement, faisant au moins 26 morts et 56 blessés. Et le 22 juillet, au moins 17 personnes ont été tuées et 28 blessées dans l'explosion d'un véhicule piégé, près d'un point de contrôle situé sur la route d'accès à l'aéroport de Mogadiscio.

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