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Près de 80 millions de personnes déplacées et réfugiées dans le monde en 2019, fuyant la guerre, les conflits ou les persécutions, un record

Le rapport 2019 du Haut-Commissariat aux réfugiés montre que 45,7 des 79,5 millions de personnes déracinées à la fin 2019 avaient fui vers d'autres régions de leur pays, tandis que les autres sont partis à l’étranger.

Article rédigé par franceinfo
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Cette photo prise le 5 avril 2020 montre une vue aérienne d'un camp pour les Syriens déplacés des provinces d'Idlib et d'Alep, près de la ville de Maaret Misrin dans la province d'Idlib au nord-ouest de la Syrie.
 (OMAR HAJ KADOUR / AFP)

Près de 80 millions de personnes ont fui la guerre, les conflits ou les persécutions en 2019. C'est un chiffre sans précédent. C'est ce que révèle ce jeudi le rapport du Haut-Commissariat aux Réfugiés de l’ONU (HCR). Ces déplacements forcés représentent plus de 1% de l’Humanité, soit une personne sur 97 qui est déracinée. Il y a eu 79,5 millions de personnes déplacées et réfugiées dans le monde en 2019. Jamais en quelque 70 ans d’existence le HCR, n’avait enregistré autant de déplacements forcés dans le monde. En 2018, il y avait 70,8 millions de déracinés.

Selon le HCR, les perspectives d'une issue rapide aux souffrances des réfugiés "s'amenuisent toujours davantage". Il y a 30 ans, un million et demi de réfugiés pouvaient chaque année espérer revenir dans leur pays. Au cours de la dernière décennie, ce chiffre est passé à environ 385 000, sur près de 80 millions de déplacés.

En dix ans, 100 millions de personnes ont dû fuir

Le rapport 2019 du Haut-Commissariat aux réfugiés montre que 45,7 des 79,5 millions de personnes déracinées à la fin 2019 avaient fui vers d'autres régions de leur pays. Les autres sont partis à l’étranger. Et sur ces dix dernières années, au moins 100 millions de personnes ont été forcées de fuir leur foyer pour trouver refuge dans leur pays ou à l'étranger.

Cette augmentation annuelle du nombre de personnes déracinées tient principalement à deux facteurs. Le HCR pointe en premier lieu les "nouvelles vagues préoccupantes de déplacements en 2019", notamment en République démocratique du Congo, dans le Sahel, au Yémen et en Syrie. Le deuxième facteur concerne la situation des Vénézuéliens hors de leur pays, dont beaucoup "ne sont pas légalement enregistrés en tant que réfugiés ou demandeurs d'asile".

Le difficile accès à l'éducation des enfants déracinés

Plus de 80% des réfugiés se retrouvent également dans des pays en développement au système sanitaire fragile. Mais le HCR est aussi inquiet pour les enfants déjà déracinés qui ont un accès plus que difficile à l'éducation. La pandémie est venue fermer les écoles dans les camps. Les enfants déplacés sont plus de 30 millions, soit le total cumulé des populations de l'Australie, du Danemark et de la Mongolie.

Une situation aggravée par la fermeture des frontières liée à la pandémie de Covid-19. Le virus a déjà frappé durement une population vulnérable et précaire. C'est le cas des Syriens réfugiés au Liban pour qui le virus "a encore amplifié leurs difficultés", explique Céline Schmitt, la porte-parole du HCR. Plus de la moitié des réfugiés interrogés au mois de mai par le HCR ont déclaré "qu'ils avaient perdu leurs moyens de subsistance, y compris leur emploi, parce que ce sont souvent des emplois journaliers". Plus de 70% d'entre eux ont indiqué "qu'ils ont été forcés de diminuer le nombre de leurs repas par jour". "On ne peut attendre des gens qu'ils vivent dans la tourmente pendant des années, sans possibilité de rentrer chez eux ou de se bâtir un avenir là où ils se trouvent", souligne le Haut-Commissaire des Nations-Unies pour les réfugiés, Filippo Grandi.

Nous devons adopter une attitude fondamentalement novatrice et davantage accueillante à l'égard de ceux qui fuient. 

Filippo Grandi

Il en appelle à "mettre fin aux conflits qui perdurent depuis des années et sont à l'origine même de ces intenses souffrances". Le HCR exhorte tous les pays à travers le monde "à faire davantage pour offrir un foyer aux millions de réfugiés et autres personnes déracinées par les conflits, la persécution ou tout autre événement bouleversant l'ordre public".

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