Au moins 54 morts après des attaques dans une région que se disputent le Soudan et le Soudan du Sud

Des "jeunes armés" de la tribu des Twic ont mené plusieurs attaques, qui ont également fait 64 blessés graves.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2min
La région d'Abiey, zone disputée entre le Soudan et le Soudan du Sud. (GOOGLE MAPS)

Au moins 52 civils et deux Casques bleus ont été tués dans plusieurs attaques samedi 27 et dimanche 28 janvier dans la région d'Abyei, zone pétrolifère frontalière contestée entre le Soudan et le Soudan du Sud, a déploré l'ONU lundi 29 janvier. Par ailleurs, "64 autres seraient grièvement blessés", a déploré dans un communiqué la Force intérimaire des Nations unies (Fisnua), se disant "préoccupée par la poursuite des affrontements intercommunautaires".

La force onusienne a "condamné fermement ces attaques contre les civils et les soldats de la paix". Elle rappelle que "les violences contre les Casques bleus peuvent constituer un crime de guerre au regard du droit international".

Une région traversée par des tensions ethniques

Les affrontements sont réguliers à Abyei, dont le statut n'a pas été réglé depuis l'indépendance du Soudan du Sud, en 2011, et qui est placée sous la protection de l'ONU. Selon l'autorité administrative d'Abyei (AAA), des "jeunes armés" de la tribu Twic (appartenant aux Dinkas, ethnie la plus nombreuse du pays) venus de l'Etat sud-soudanais et des rebelles ont mené samedi plusieurs attaques. Au moins l'une d'elles a visé des Ngok, autre branche des Dinka vivant à Abyei, selon l'AAA.

La région est aussi régulièrement endeuillée par des tensions entre les Ngok et les éleveurs misseriya, qui traversent la région à la recherche de pâturages. Des heurts ont notamment fait plusieurs dizaines de morts en mars 2022.

Un conflit entre les tribus Twic et Ngok a débuté en 2022 au sujet de revendications foncières dans une zone située à la frontière du territoire d'Abyei et de l'Etat du Warrap. En novembre, au moins 32 personnes avaient été tuées dans des affrontements entre les deux groupes. Plus tôt en janvier, le président sud-soudanais, Salva Kiir, les avait appelés à un cessez-le-feu.

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