Soudan : l'excision est désormais un crime passible de trois ans de prison
Le Conseil souverain, formé de civils dont des femmes et de militaires, a approuvé cette loi pénalisant cette pratique "qui porte atteinte à la dignité de la femme".
Un tournant historique pour les Soudanaises. Le Conseil souverain, la plus haute instance du pouvoir au Soudan, a approuvé vendredi 10 juillet une loi pénalisant l'excision, une mutilation sexuelle pratiquée sur les femmes, toujours très répandue dans le pays. L'annonce a été faite dans un communiqué par le ministère de la Justice. "La mutilation des organes génitaux de la femme est désormais considérée comme un crime" et "toute personne qui y a recours sera condamnée à une peine allant jusqu'à trois ans de prison", selon le texte de loi amendé. La clinique ou l'endroit où a eu lieu l'excision risquent également d'être fermés.
Sur Twitter, le Premier ministre soudanais, Abdallah Hamdok, a salué "un important pas sur la voie de la réforme judiciaire, et de la réalisation du slogan de la révolution -liberté, paix et justice". Les autorités vont "réviser les lois et procéder à des amendements pour pallier les failles dans le système judiciaire", a-t-il ajouté.
Cette annonce intervient plus d'un an après la chute du régime d'Omar el-Béchir, sous la pression d'une révolte populaire. Les femmes soudanaises ont elles-mêmes joué un rôle de premier plan dans cette révolte ayant débouché à la formation d'un gouvernement de transition vers un pouvoir civil. Omar el-Béchir avait écarté en 2015 un projet de loi contre l'excision, c’est-à-dire l'ablation de tout ou d'une partie des organes génitaux externes à des fins non médicales. Au Soudan, l'excision, pouvant conduire à la mort, est encore vue comme un "rite de passage". Selon les Nations unies, près de neuf femmes sur 10 l'ont subie.
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