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"En boubou ou en costume civil, Idriss Déby restait avant tout un chef de guerre”, selon Vincent Hugeux

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Article rédigé par franceinfo - M. Baumer
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Vincent Hugeux, grand reporter spécialiste de l’Afrique et écrivain, est l’invité du 23h de franceinfo mardi 20 avril pour commenter la mort du président tchadien Idriss Déby, mortellement blessé en combattant des rebelles. 

Idriss Déby, le président tchadien, est mort lundi 19 avril après avoir été blessé au front. On assiste à un épisode relativement classique dans l’histoire politique du Tchad, n’oublions pas qu’Idriss Déby, lui-même en 1990, lorsqu’il déloge l’abjecte dictateur Hissène Habré, dont il avait été le conseiller à la sécurité notamment, emprunte le même chemin du sud de la Libye à N’Djamena à la tête d’une colonne de pick-ups", explique Vincent Hugeux, grand reporter spécialiste de l’Afrique sur franceinfo mardi soir.

Un président au combat, ce n’est pas étonnant ? “Même quand il revêtait un boubou ou un costume civil, Idriss Déby restait avant tout un guerrier et un chef de guerre”, commente l’auteur du livre Tyrans d’Afrique paru chez Perrin.

"Soit je vaincrai, soit je périrai"

Et le journaliste raconte cette anecdote : “En 2008, sous Nicolas Sarkozy, alors qu’il est encerclé dans son palais par une rébellion et que Paris lui offre la possibilité de l’exfiltrer, il a refusé en disant : soit je vaincrai, soit je périrai avec les miens”.

Le groupe rebelle à l’origine de sa mort est l’énième avatar d’une sorte de rébellion perpétuelle qui agite le Tchad. Ce Front pour l’alternance et la concorde au Tchad est apparu récemment. Il a déclenché de manière spectaculaire une attaque le jour de l’élection-mascarade d’Idriss Déby le 11 avril”, estime l’écrivain.

De Mitterrand à Macron, le mantra est qu’il faut sauver le soldat Idriss. Sous Mitterrand d’abord, parce que c’est un allié vital dans la lutte contre le colonel Kadhafi, Chirac le sauve en 2006, Sarkozy en 2008 et Macron en 2019 alors qu’il est un allié dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, conclut Vincent Hugeux. 

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