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Trois questions sur l'affaire du légionnaire mort à Djibouti en 2008

Quatre anciens militaires ont été condamnés, jeudi, à des peines de deux à quatre ans prison avec sursis. Ils étaient jugés depuis une semaine par la cour d'assises de Paris pour avoir causé involontairement la mort d'une recrue. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des légionnaires français à Vaufreges, dans le sud de Marseille (Bouches-du-Rhône), le 22 juin 2009. (ANNE-CHRISTINE POUJOULAT / AFP)

L'un avoue "une faute de commandement", l'autre nie les "violences". Quatre supérieurs du légionnaire Malu Talas, mort à Djibouti en 2008, dans le cadre d'un exercice, ont été condamnés à des peines allant de quatre à deux ans de prison avec sursis, jeudi 24 septembre. Ils étaient jugés depuis le 17 septembre par la cour d'assises de Paris pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, commises en réunion." Francetv info fait le point sur cette affaire.  

Qui est Malus Talas, le légionnaire mort en 2008 ?

La victime était slovaque. Jozef Tvarusko (alias Matus Talas, son nom de légionnaire) avait 25 ans et appartenait au 2e régiment étranger de parachutistes (REP) lorsqu'il est mort dans le désert de Djibouti en 2008, au terme d'une longue journée de marche, détaille Europe 1.

Que s'est-il passé ?

Le 5 mai 2008, il fait près 38°C à l'ombre dans le désert djiboutien. C'est le deuxième jour de l'exercice "Bour Ougoul 2008" pour les légionnaires du 2e régiment étranger de parachutistes. Il n'y a pas un souffle d'air et les légionnaires doivent progresser vers un pic rocheux. 

 

Capture écran de Djibouti sur Google maps. ( GOOGLE MAPS)

Dès le matin, Matus Talas se plaint de douleurs au genou, demandant son évacuation, en vain. Le Slovaque est considéré comme un "bananier" - un soldat qui commet des bourdes - par ses supérieurs. Au lieu d'être soigné, il est puni après un examen rapide montrant qu'il n'a rien au genou. Selon des témoins, Matus Talas est contraint par le caporal Wigberto Hernandez de rester au soleil pendant les pauses, privé d'eau et frappé par ses supérieurs. "Il reçoit des coups de crosse, de pied, des claques", détaille Le Parisien. A bout de forces, le soldat s'écroule dans la dernière ascension, dans une pente à 70%. Son corps a atteint la température de 43,7°C. 

Qui sont les quatre chefs accusés ?

Parmi les quatre accusés, deux seulement sont présents dans le box des accusés à Paris : l'ex-lieutenant Médéric Bertaud et l'ancien caporal roumain Petru-Sabin Suciu (appelé Adrian Steanu à la Légion). Les deux autres accusés, le sergent chilien Omar Andrès Martinez et le caporal mexicain Wigberto Hernandez sont toujours en fuite, malgré un mandat d'arrêt lancé il y a sept ans à leur encontre.

La défense des accusés présents au procès plaide des erreurs et des fautes partagées dans l'ensemble de la chaîne de commandement : "C'est le colonel qui décide de faire l'exercice entre 12 heures et 16 heures, c'est le capitaine qui décide de priver le lieutenant de son adjoint, le médecin qui a déclaré le légionnaire Talas apte alors qu'il était fatigué", plaide Me Alexandre Varaut, l'avocat de Médéric Bertaud.

La défense de l'ancien caporal Suciu a, pour sa part, demandé l'acquittement pour "un homme d'honneur, qui n'a jamais varié dans ses récits" et n'a porté "aucun coup" ayant entraîné la mort. "Le seul ordre qu'il ait reçu, c'est d'avancer. Ce n'était pas choquant. (...) Il voit un homme qui marche, comme lui", a plaidé Me Eric Morain. Pour les avocats de la défense, les anciens légionnaires ont fait ce qu'ils auraient fait en temps de guerre, c’est-à-dire avancer pour finir la mission. 

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