Tunisie : une troisième nuit de violences, des centaines d'arrestations
En quatre jours, plus de 600 personnes ont été interpellées, selon le bilan donné jeudi par le ministère tunisien de l’Intérieur.
Des heurts ont de nouveau éclaté en Tunisie, dans la nuit du mercredi 10 au jeudi 11 janvier. C'est la troisième nuit consécutive de tension entre les forces de l'ordre et des jeunes, dans plusieurs villes du pays. Depuis le début des violences lundi 8 janvier, plus de 600 personnes ont été arrêtées, selon le ministère de l'Intérieur. Les autorités estiment toutefois l'intensité des affrontements avait diminué.
Les troubles ont commencé lundi 8 janvier, alors que s'approche le septième anniversaire de la révolution tunisienne, qui réclamait travail et dignité, et qui a entraîné la chute du dictateur Zine el-Abidine Ben Ali.
Des manifestations contre la hausse des prix
Le mois de janvier est traditionnellement une période de mobilisation sociale en Tunisie, où le contexte est particulièrement tendu cette année en raison de hausses de prix et des élections municipales (les premières de l'après-révolution) prévues au mois de mai.
Le mouvement de contestation contre la hausse des prix a été lancé en début d'année par la campagne "Fech Nestannew" ("Qu'est-ce qu'on attend ?"). Ses militants appellent régulièrement à des rassemblements.
Les pillages et les émeutes nocturnes ont obligé l'armée à se déployer autour de nombreuses banques, sièges des impôts et autres bâtiments sensibles. Le gouvernement s'est jusque-là montré ferme, condamnant le "vandalisme" et accusant les manifestants d'être manipulés par l'opposition.
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