"Cela ne répond pas aux demandes de la révolution" : le parti des islamistes modérés en tête des législatives en Tunisie selon les premières estimations
Si les sondages à la sortie des urnes se confirment, les islamistes d'Ennahda devraient remporter ces élections, devant le parti de l’homme d’affaires emprisonné Nabil Karoui et les partisans de l’ancien régime.
Les élections législatives en Tunisie ont eu lieu dimanche 6 octobre. Il s'agit de la deuxième élection parlementaire de l’histoire post révolution du pays. D'après les premières estimations, aucune majorité claire ne se dégage pour la formation d'un gouvernement. Le parti des islamistes modérés d'Ennahda obtient toutefois une légère avance (17,5%).
Pour la société civile tunisienne, c'est un coup d'assommoir. Les islamistes d’Ennahda, même s’ils perdent presque la moitié de leurs sièges, seront la principale force du Parlement. Ils sont suivis par le parti de Nabil Karoui, le candidat à la présidentielle surnommé le "Berlusconi tunisien" et soupçonné de blanchiment d’argent et de fraude fiscale. La troisième place revient à celle qui se revendique de l'héritage de Ben Ali : Abir Moussi.
Un fort taux d'abstention
Frej Fenniche, expert international en droits de l'homme et activiste, tente d'encaisser la nouvelle : "Les trois partis ne représentent pas les aspirations du peuple tunisien et ne répondent pas aux demandes de la révolution."
Si les Tunisiens se réveillent aujourd'hui avec un Parlement qui ne leur ressemble pas c'est parce qu'ils se sont, pour une grande majorité (59%), abstenus de voter pour sanctionner la classe politique. Un choix qui risque de se retourner contre eux selon Frej Fenniche : "La jeunesse n'est pas contente, n'est pas satisfaite. Cela pourra provoquer la création ou l'émergence de mouvements contestataires. Automatiquement, il y aura une confrontation." En attendant, la Tunisie reste suspendue aux résultats définitifs qui doivent tomber d'ici mercredi.
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