Tunisie : Arrivés en tête, les islamistes d'Ennahda commencent les tractations
Avant la publication des résultats définitis, le parti islamiste peut déjà compter sur 37 élus dans la future assemblée constituante.
La victoire sur le point d'être acquise, l'heure est désormais à l'ouverture pour Ennahda. Selon les premiers résultats partiels annoncés mardi 25 octobre, le parti islamiste tunisien est arrivé en tête dans 9 des 27 circonscriptions du pays, notamment dans la métropole économique de Sfax.
Le parti islamiste obtient 28 des 55 sièges que comptent ces 9 circonscriptions. Avec les 9 sièges obtenus auprès des Tunisiens de l'étranger, il peut déjà tabler sur 37 élus dans la future assemblée de 217 membres.
L'Assemblée élue sera chargée de rédiger une nouvelle Constitution et de désigner un nouvel exécutif jusqu'aux prochaines élections générales. D'ici là, le pays sera gouverné par des autorités de transition, en principe issues de la future coalition menée par Ennahda.
Le numéro 2 d'Ennahda candidat au poste de premier ministre
Hamadi Jebali est le candidat officiel du parti pour être le futur premier ministre de Tunisie. Agé de 62 ans, il est ingénieur de formation et ancien journaliste. C'est un des co-fondateurs d'Ennahda, dont il représente le visage modéré. Opposant de longue date à l'ex-président Ben Ali, il a passé 16 ans en prison, dont 10 à l'isolement, sous l'ancien régime.
Le chef du parti de gauche Ettakatol, Mustapha Ben Jaafar, s'est lui déclaré candidat à la présidence intérimaire du pays, mardi, peu avant l'annonce des résultats, dans une interview au quotidien belge Le Soir.
Ennahda tend la main à la gauche, qui hésite
Proportionnelle oblige, Ennahda devra négocier pour dégager une majorité. Les tractations ont débuté avec les formations de gauche, notamment le Congrès pour la République (CPR) de Moncef Marzouki et Ettakatol de Mustapha Ben Jaafar, deux anciens opposants. Le premier compte déjà 9 sièges, le second 4.
Nouredinne Bhiri, dirigeant du parti islamiste, a confirmé que "les discussions étaient bien engagées et portaient sur la formation d'un gouvernement de large union, où personne ne sera exclu, sauf ceux qui refusent d'y participer". C'est d'ores et déjà le cas de la coalition de gauche Pôle démocratique moderniste (PDM), qui s'est rangée dans l'opposition. Le patron du CPR est, de son côté, accusé par ses vieux alliés de gauche de"pactiser avec le diable".
Parmi les autres résultats, la surprise est venue de liste Pétition pour la justice et le développement, dirigée par un riche homme d'affaires basé à Londres. Sans faire de campagne de terrain, mais en comptant sur une télévision satellitaire, elle fait jeu égal avec le CPR, à 9 sièges.
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