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Tunisie : Hammamet, station balnéaire fantôme

Article rédigé par Laurent Ribadeau Dumas
France Télévisions
Publié Mis à jour
Depuis les attentats du Bardo à Tunis et de Sousse en 2015, qui ont surtout visé des touristes étrangers, le tourisme tunisien est en panne. Pour ne pas dire qu’il est complètement en berne. Reportage sur les plages d’Hammamet et Yasmine-Hammamet, à 65 km au sud de Tunis.

La plage d'Hammamet-nord, vide de touristes, en ce 25 mai 2016...

A Hammamet Nord, par 25-30° en ce mercredi 25 mai 2016, la mer est d’un bleu azur, évoquant les peintures de Paul Signac. Le bleu du ciel et la lumière rappellent, eux, les tableaux de Paul Cézanne. Tout est propice au farniente. Mais les touristes désertent… (FTV - Laurent Ribadeau Dumas)
Sous les parasols, la plage, mais point d'estivant. Le promeneur a parfois l’impression de marcher dans un lieu fantôme… (FTV - Laurent Ribadeau Dumas)
Les Européens de l’Ouest sont (un peu) remplacés par des touristes russes. Mais les vendeurs des plages, les commerçants, les restaurateurs, les hôteliers, tous sont unanimes : les Russes n’achètent rien. Ils séjournent en pension complète où tout est payé d’avance. Résultat : ils ont la réputation de beaucoup boire. Et de beaucoup manger. Un observateur explique discrètement que parfois, le soir, ils dînent deux fois ! Bref, ce ne sont pas des clients intéressants. Et les hôteliers perdent de l’argent. (FTV - Laurent Ribadeau Dumas)
L’hôtel «Palm Beach» est un magnifique quatre étoiles en bordure de mer. Son taux d’occupation n’est que de 27%, précise son directeur général, Mehdi Fahrat. Un chiffre inquiétant, alors qu’avant les attentats de 2015, la saison était déjà bien lancée au mois de mai. (FTV - Laurent Ribadeau Dumas)
Les hôteliers doivent continuer à payer leurs charges fixes : salaires, charges sociales, entretien… Ils doivent aussi continuer à investir. Selon certaines sources, 90% d’entre eux seraient en grande difficulté. (FTV - Laurent Ribadeau Dumas)
Certains hôtels s’en sortent mieux que d’autres. Comme le «Sultan», autre magnifique établissement quatre étoiles. Il s’adresse désormais à une clientèle tunisienne en évitant les tour-opérators qui écrasent les prix.  (FTV - Laurent Ribadeau Dumas)
Toutes les professions touristiques sont touchées. A commencer par ce vendeur de paréos qui scrute désespérément la plage pour trouver un client.  (FTV - Laurent Ribadeau Dumas)
Les employés sont au chômage. (FTV - Laurent Ribadeau Dumas)
En temps ordinaire, ils font la joie des vacanciers venus de l’autre côté de la Méditerranée. (FTV - Laurent Ribadeau Dumas)
Sur le front de mer de Yasmine Hammamet, les calèches, pittoresques éléments de la station balnéaire, sont elles aussi à l’arrêt. (FTV - Laurent Ribadeau Dumas)
Le bon goût n’est pas toujours au rendez-vous à Yasmine Hammamet. Exemple : le Carthage Land, officiellement «le premier parc d’attraction thématique en Tunisie et en Afrique du Nord», en retrait de la plage. L’ensemble fait un peu carton-pâte. Un tel urbanisme avait du succès il y a 20 ans. Aujourd'hui, pas sûr que les touristes apprécient encore... (FTV - Laurent Ribadeau Dumas)
Rencontré devant son établissement, le propriétaire d’un café explique qu’il «attend». Et la situation va-t-elle s’améliorer avec l’été ? «Inch Allah», répond-il. (FTV - Laurent Ribadeau Dumas)
Aucun trafic en plein après-midi. A tel point que le marcheur solitaire se surprend à entendre le chant des oiseaux…  (FTV - Laurent Ribadeau Dumas)
Comment insuffler de l’espoir aux Tunisiens ? «Dites aux Français de revenir !», dit un vendeur de plage au journaliste étranger de passage. Message transmis, autant que faire se peut. (FTV - Laurent Ribadeau Dumas)

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