Tunisie : le pays fait face à une augmentation des traversées des exilés pour l'Europe
C'est devenu la porte d’entrée principale de l’Europe : Sfax et sa région. Le poumon économique du pays voit la concentration de départ des clandestins pour l’Italie. À quelques kilomètres de la ville, les équipes de France 2 rencontrent des Tunisiens prêts à partir pour la Sicile, à 150 kilomètres. Ces Tunisiens sont frappés par la crise économique et par le durcissement du régime. “Je n’ai pas peur, notre vie est déjà finie ici”, explique l’un d’eux. Pour partir, il faut réunir la somme de 2 500 euros, soit neuf fois le salaire moyen dans le pays.
De nombreux naufrages
C'est le prix à payer pour monter sur le bateau d’un marin-pêcheur qui s’est reconverti il y a 15 ans en passeur. “Je n’ai jamais eu un problème ou tué quelqu’un”, avance-t-il. Pour garantir le passage, il affirme payer les policiers. “Il ferme sa bouche pour 1 000 euros”, poursuit-il. Sur les plages de la côte, beaucoup de nouvelles épaves sont apparues ces derniers mois, des plaques métalliques soudées quelques heures avant les départs. Ces embarcations de fortune sont dédiées aux exilés venus de toute l’Afrique de l’Ouest et du Soudan. Le passage est trois fois moins cher, mais les embarcations sont bien plus souvent arrêtées par les garde-côtes tunisiens, si elles ne font pas naufrage avant.
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