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Unesco: le couscous au menu du patrimoine mondial de l'humanité

Des experts des pays du Maghreb vont étudier le projet «commun» de faire classer le couscous, spécialité culinaire d'Afrique du Nord, au patrimoine mondial de l'humanité de l'Unesco, a annoncé le 22 janvier 2018 le directeur du Centre algérien de recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH).
Article rédigé par Alain Chémali
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min

Nouveau motif de querelle ou, au contraire, facteur d'apaisement et de rapprochement, «le dossier du classement du couscous en tant que patrimoine universel est un projet commun aux pays du Maghreb», a déclaré Slimane Hachi à l'agence de presse d'Etat algérienne APS.

Une renommée qui a dépassé les frontières du Maghreb
«Son montage est en cours et des réunions d'experts de ces pays se tiendront prochainement», a-t-il ajouté, sans plus de précisions sur les dits experts ou sur les dates attendues des réunions.
 
Le couscous, dont la renommée a largement dépassé les frontières du Maghreb, est un sujet sensible dans la région. Algérie, Maroc et Tunisie revendiquent fermement être le berceau de ce plat à base de semoule de blé dur préparée avec de l'huile d'olive et accompagnée de légumes, d'épices, de viande ou de poisson.
 
En septembre 2016, l'annonce par l'Algérie de son intention de faire inscrire le raï (genre musical) et le couscous au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco avait suscité l'ire du voisin marocain, grand rival politique, diplomatique et culturel.

Un plat plusieurs fois millénaire et transculturel
Outre leur rivalité politico-militaire au Sahara occidental, Algérie et Maroc se disputent également la paternité de la culture «gnaoua», rendue en partie célèbre grâce à un festival à Essaouira (sud du Maroc) et dont le royaume chérifien a déposé une demande d'inscription sur la liste de l'Unesco.
 
Interrogée par l'APS, Ouiza Gallèze, chercheuse au CNRPAH, a évoqué «l'ancestralité» du couscous «plat plusieurs fois millénaire» et «sa transculturalité, car il appartient à plusieurs peuples». Le couscous remonterait, a indiqué cette chercheuse à l'APS, à l'antiquité.
 
Selon elle, «des ustensiles proches des outils de fabrication du couscous ont été retrouvés dans des tombes remontant au règne du roi Massinissa» (202-148 av. J.-C), Berbère qui unifia la Numidie, regroupant la partie Nord de l'Algérie actuelle et des parties de la Tunisie et de la Libye d'aujourd'hui.«En outre, des fouilles, dans la région de Tiaret (250 km au sud-ouest d'Alger) ont permis la découverte de tels ustensiles, datant du IXe siècle, notamment le couscoussier», a-t-elle expliqué à l'APS.

Un des plats préférés des Français
Un classement du couscous par l'Unesco serait «un moyen de raffermir les liens solides entre les peuples (du Maghreb), dans le sens où ils répondent aux mêmes traditions par les mêmes expressions culinaires», a-t-elle souligné.
 
Apporté en France au début du XXe siècle par les premiers travailleurs venus d'Algérie, puis par les Pieds-Noirs à l'indépendance de l'Algérie en 1962, le couscous est devenu l'un des plats préférés des Français, selon plusieurs études.

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