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Zimbabwe : la famille Mugabe est à l'abri du besoin

L'ancien président zimbabwéen n’est plus, mais sa descendance a profité de son règne pour se faire une place au soleil.

Article rédigé par Jacques Deveaux
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3 min
Robert Junior et Bellarmine, les deux derniers enfants de Robert Mugabe, assistent à une cérémonie d'hommage à la mémoire de leur père, au Rufaro Stadium d'Harare, le 13 septembre 2019. (ZINYANGE AUNTONY / AFP)

Les deux inséparables, Robert Junior et Bellarmine Chatunga, sont les plus célèbres des enfants de Robert Mugabe. Les deux bad boys ont défrayé la chronique par leurs frasques nocturnes. Bien protégés par leur mère Grace, ils ont mené, et mènent encore, une vie de jet-setters. L’affaire la plus célèbre remonte à août 2017 en Afrique du Sud. Les deux garçons passaient la soirée avec un mannequin, Gabriella Engels, dans leur chambre d'un hôtel huppé de Johannesburg, quand leur mère a brusquement surgi. Elle venait défendre, selon ses dires, ses enfants menacés par la jeune femme. Cela a frôlé l’incident diplomatique, Grace Mugabe refusant de répondre (de ses coups) à la police, arguant de son immunité.

Depuis, les deux fils poursuivent leur activité dans le secteur de l’événementiel, et toujours en Afrique du Sud. Les deux garçons sont plus à l’aise dans le monde de la nuit que dans celui des études. Fin 2017, ils ont lancé leur entreprise TripLife, lors d’un show dans une discothèque de Johannesburg. Les quartiers chics de la capitale sud-africaine semblent mieux leur convenir que la vie à Harare. Ainsi, à 22 ans, Bellarmine "a réuni une armée d'élite de l'industrie du divertissement, qui s'apprête à conquérir le monde", dit de lui le Chronicle.

L'amour des Rolls-Royce

Autre enfant à ne pas avoir de soucis financiers, Russel Goreraza, 36 ans, le fils aîné de Grace Mugabe, qu’elle a eu d’un précédent mariage. Le beau-fils de Robert Mugabe fait aussi régulièrement la une de l’actualité. Passons sur son accident de la route en 2015, où un homme trouve la mort. En septembre 2017, il dépense 5,3 millions de dollars pour acquérir deux Rolls-Royce. Un achat largement critiqué dans un pays qui manque cruellement de tout, notamment de cash…

L’année suivante, il est retenu plusieurs heures à Plumtree, un poste-frontière avec le Botswana. Avec deux compagnons, ils sont en transit, destination l’Afrique du Sud. Trois hommes et donc trois voitures dont une Rolls (encore) et une Porsche. Les voitures appartiennent à Grace Mugabe et tous les papiers sont en règle. La police s’étonne de ce crochet par le Botswana et soupçonne un trafic d’argent et de valeurs. Finalement, rien ne sera retenu contre Russel Goreraza.

Russel, bon fils, est très attentif aux intérêts financiers de sa mère. Il profite de son influence pour réaliser des placements de plusieurs millions de dollars. Son plus célèbre achat est l’acquisition de concessions dans des mines de platine, où il est intervenu comme intermédiaire pour une compagnie kazakhe.

Bague en diamants et belles maisons

Il y a également un marché avec un homme d’affaires libanais, Jamal Hamed, portant sur l’achat pour sa mère d’une bague en diamants de 1,5 million de dollars. Hamed poursuit désormais le clan pour la saisie illégale de ses maisons à Harare d'un montant de quatre millions de dollars.

A la mort de Robert Mugabe, Russel Goreraza était installé dans le quartier chic de Sandton à Johannesburg, entouré d’associés qui rythmaient la vie sociale d’Harare, quand Mugabe était au pouvoir. Une retraite à l’abri du regard de la justice du Zimbabwe.

La fille Mugabe à la censure

Seule la fille aînée de Mugabe, Bona, est aujourd’hui retirée de la vie politique. Son père lui avait confié des missions diplomatiques. Il l’avait aussi bombardée à la tête du Zimbabwe Censorship Board. L’organisme chargé de dire le bien et le mal dans la production des médias. Et bien sûr de donner des coups de ciseaux quand les propos étaient trop agressifs à l'encontre du "Comrad Bob".

Bona Mugabe, fille d'un premier mariage de Robert Mugabe, le 10 septembre 2019 à Singapour, se rend au chevet de son père. (ROSLAN RAHMAN / AFP)

L’incendie criminel de sa ferme par des manifestants en colère lors de la destitution de son père a convaincu Bona de se concentrer sur le business.

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