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Crash au Mali : l'identification des corps "peut prendre un mois à un an, voire plus"

L'enquête sur le site du crash du vol d'Air Algérie qui s'est écrasé le mois dernier dans le nord-est du Mali et les opérations de collecte de restes humains sont désormais achevées. Mais le travail d'identification s'annonce délicat. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 3min
Des enquêteurs travaillent sur le site du crash du vol AH5017 d'Air Algérie, le 29 juillet 2014, dans la région de Gossi (Mali). (SIA KAMBOU / AFP)

L'enquête sur le site du crash de l'avion d'Air Algérie qui s'est écrasé le mois dernier dans le nord-est du Mali et les opérations de collecte de restes humains sont désormais achevées. C'est ce qu'a annoncé samedi 2 août la gendarmerie française. Le vol AH5017 d'Air Algérie, qui reliait Ouagadougou à Alger, s'est écrasé le 24 juillet, 50 minutes après son décollage, faisant 116 morts, dont une cinquantaine de Français.

Des enquêteurs français, maliens, espagnols et algériens ont passé une semaine à ratisser le site, proche de la ville de Gossi, à environ 150 km de Gao. "J'ai terminé mes investigations tant pour la partie enquête de l'accident que pour la partie identification des victimes", a déclaré le colonel Patrick Touron, chef adjoint de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie française.

Le colonel Touron a souligné "l'extrême violence" du choc, qui a "pulvérisé et la carlingue et l'avion""Nous avons libéré le site complètement de tous les éléments biologiques qui pouvaient rester puisque nous les avons regroupés en éléments non identifiables. On a gratté le sable, on a tout regroupé de manière à ce qu'il n'y ait aucun élément appartenant à une victime qui soit laissé sur place", indique-t-il. Et le gendarme ajoute : "Nous avons de plus fait un zonage complet, à l'aide des forces militaires présentes, de l'espace, de manière à ne laisser aucun objet personnel qui pourrait appartenir à une victime."

Une "cellule famille"

Au total sur le site, sécurisé par les militaires maliens, plus de 1 200 restes humains ont été collectés, selon les enquêteurs. Dans la nuit de jeudi à vendredi, un premier lot de 146 prélèvements a été acheminé de Bamako à Paris pour y être analysé.

Montres, cartes mémoire, bijoux et autres effets personnels ont été transférés dans la base militaire française de Gao. Sur place, les enquêteurs français et maliens ont tenté d'identifier leurs propriétaires, mettant chaque élément sous scellé. Parallèlement aux travail des enquêteurs sur le crash, une "cellule famille" a été installée à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), rapporte dimanche le Journal du Dimanche. Son rôle : rassembler le maximum d'informations sur les disparus en vue de leur identification. Elle collecte des ADN à partir d'objets ayant appartenu aux défunts, elle contacte médecins traitants, dentistes et proches des victimes en vue d'obtenir le maximum de détails (poids, taille, tatouage, piercing, prothèse...).

Ces éléments seront comparés à ceux qui ont été collectés sur le site du crash. L'identification de l'ensemble des victimes de l'avion d'Air Algérie "peut prendre un mois à un an, voire plus", précise le lieutenant-colonel Cheylan au JDD. "Nous mettons tout en œuvre pour permettre l'identification des corps. Mais tant que l'ensemble des analyses et des rapprochements n'est pas terminé, nous ne pouvons pas garantir que toutes les victimes seront un jour identifiées." 

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