Condamnation de l'Etat pour l'accueil "indigne" des harkis : "Cela va amener d'autres personnes à porter plainte"
Le Conseil d'Etat a condamné l'Etat à verser 15 000 euros de réparation à un fils de harki, jugeant les autorités responsables des conditions de vie dans lesquelles sa famille et lui ont été accueillis en France après l'indépendance de l'Algérie. L'historien Tramor Quemeneur y voit une décision historique.
"C'est vraiment une décision historique. C'est la première fois que dans les faits, au niveau judiciaire, il y a une reconnaissance de cette maltraitance à leur arrivée en France", a réagi l'historien de la guerre d'Algérie Tramor Quemeneur mercredi 3 octobre sur franceinfo, après que le Conseil d'Etat a condamné l'Etat à verser 15 000 euros de réparation à un fils de harki, jugeant les autorités responsables des conditions de vie dans lesquelles sa famille et lui ont été accueillis en France après l'indépendance de l'Algérie.
"Avant tout une réparation morale"
"Ce cas va faire jurisprudence, c'est évident., et va amener d'autres personnes à porter plainte", selon Tramor Quemeneur. "La somme de 15 000 euros "est avant tout une réparation morale (...). Même si le chiffre n'y est pas, la décision est là, c'est peut-être l'essentiel", a-t-il poursuivi. "Cette décision judiciaire est "la reconnaissance, pour des Français à part entière, que leur place ne devait pas être celle qu'ils ont eue, qu'ils ont été maltraités", souligne Tramor Quemeneur.
Pour l'historien, "il y avait déjà de la part des autorités françaises pendant la guerre d'Algérie de la défiance envers les harkis". "C'était aussi le cas dans d'autres guerres, comme la guerre d'Indochine."
A chaque fois, il y avait cette pratique de laisser derrière les personnes qui avaient été embauchées comme contractuelles. Pour la première fois, là les harkis sont venus en France, mais les autorités françaises n'en voulaient pas.
Tramor Quemeneurà franceinfo
A travers ce cas, "c'est tout le problème de la guerre d'Algérie qui est soulevé", pointe Tremor Quemeneur. "Ce qui arrive pour les harkis va donner des idées à d'autres personnes d'aller dans ce même sens pour d'autres préjudices qui ont pu être subis (...) On est dans ce processus de vérité judiciaire et de vérité historique", estime l'historien.
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