Brésil : la déforestation de l'Amazonie atteint un rythme record au premier semestre 2022
Sur les six premiers mois de l'année, la plus grande forêt tropicale de la planète a vu 3 750 km2 de végétation partir en fumée.
Un record inquiétant. La déforestation dans l'Amazonie brésilienne a atteint un rythme jamais vu au premier semestre de l'année 2022, selon les données officielles rendues publiques vendredi.
Les chiffres donnent le vertige : sur les six premiers mois de l'année, la plus grande forêt tropicale de la planète a vu 3 750 km2 de végétation partir en fumée. Un niveau jamais atteint depuis que ces données ont commencé à être compilées par l'Institut national de recherches spatiales (INPE) via le système de surveillance par satellite Deter, en 2016. L'année 2022 a également battu le record de déforestation pour un mois de janvier, alors qu'il s'agit de la saison humide où les incendies sont normalement moins nombreux.
Le nombre de départs d'incendies constatés par l'INPE en juin est au plus haut depuis 2007, avec 2 562 foyers. Au total, 7 533 foyers ont été recensés depuis le début de l'année, le pire nombre depuis 2010 et en hausse de 17% par rapport à l'année dernière.
"Un désastre environnemental"
"La saison sèche ne fait que commencer en Amazonie et on bat déjà des records de destruction de l'environnement", a déploré Cristiane Mazzetti, de l'antenne brésilienne de Greenpeace. "Nous assistons ces dernières années à un désastre environnemental", a renchéri Mariana Napolitano, de WWF-Brésil, qui a mis en garde contre l'"impact de plus en plus important sur la résilience de ces écosystèmes, avec de grands préjudices pour les communautés locales". L'Amazonie s'approche même plus rapidement que prévu d'un "point de bascule" qui pourrait la transformer en savane, selon une étude publiée en mars
Le président brésilien d'extrême droite, Jair Bolsonaro, est la cible de nombreuses critiques de la communauté internationale pour sa politique environnementale. Les écologistes l'accusent de favoriser l'impunité des orpailleurs, agriculteurs ou trafiquants de bois qui pratiquent la déforestation illégale, y compris dans des zones protégées. Le principal organe public de protection de l'environnement n'a dépensé que 41% de son budget alloué à la surveillance en 2021, selon le collectif d'ONG Observatoire du Climat.
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