Cet article date de plus de dix ans.

Au Mexique, le salaire minimum est sous le seuil de pauvreté

Le Mexique, deuxième puissance économique d'Amérique latine après le Brésil, est «le seul pays de la région où le salaire minimum est inférieur au seuil de pauvreté». Le salaire minimum y represente 66% de ce seuil, selon la Commission économique pour l'Amérique latine et les Caraïbes (Cepal).
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Manifestation pour des hausses de salaires à Mexico (en 2007). (ALFREDO ESTRELLA / AFP)

Au Mexique , «ceux qui cumulent deux salaires minimum ont une rémunération qui n'est que légèrement supérieure au seuil de pauvreté»,  a expliqué le 5 août Alicia Barcena, secrétaire exécutive de la Cepal, organisme qui dépend de l'ONU, durant un forum organisé à Mexico.

Selon la Cepal, des études menées en Argentine, au Brésil, au Chili et en Uruguay ont montré qu'une hausse du salaire minimum se traduisait par un recul  de l'inégalité, dans un contexte de croissance de l'emploi.
 
Au Mexique, «près de 14% des personnes occupées reçoivent un salaire inférieur au salaire minimum, tandis qu'environ deux personnes occupées sur cinq perçoivent comme rémunération, au mieux, l'équivalent de deux salaires minimum», a souligné Alicia Barcena. La Banque mondiale estime à 52,3% le nombre de personnes sous le seuil de pauvreté

Le salaire minimum mexicain ne cesse de baisser depuis 1980. Il a perdu «70% de pouvoir d'achat», a précisé
Alicia Barcena. Cette baisse du pouvoir d'achat s'explique notamment par une inflation (relative) persistante au Mexique.
 
La baisse du Smic mexicain est agravée par les mauvais résultats de l'économie mexicaine, qui a du mal à retrouver des taux de croissance élevés. Elle a connu une croissance de 1,1% en 2013, bien loin des 3,5% visés initialement par le gouvernement. Pour 2014, après un premier trimestre décevant, les autorités ont réduit leur prévision de croissance annuelle, de 3,9% à 2,7%. De manière plus globale, la Cepal a annoncé lundi qu'elle revoyait à la  baisse, à 2,2%, sa prévision de croissance pour la région en 2014, en raison d'une faible demande de matières premières, en particulier de la part de la  Chine.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.