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Chili : les émeutes à Santiago font deux morts, le bilan revu à la baisse

L'état d'urgence a été décrété à Santiago, ainsi que dans les régions de Coquimbo, Concepcion et Valparaiso.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des policiers anti-émeute interviennent lors des manifestations à Santiago (Chili), samedi 19 octobre 2019. (IVAN ALVARADO / REUTERS)

Deux personnes sont mortes dans l'incendie d'un supermarché en banlieue sud de la capitale du Chili, et une autre se trouvait dans un état grave, dimanche 20 octobre, lors de violentes émeutes qui secouent le pays, selon un bilan revu à la baisse par les autorités. 

"Dans un supermarché de la commune de San Bernardo, il y a eu un pillage et un incendie, au cours duquel deux femmes sont mortes et une troisième personne a été brûlée à 75%", a déclaré le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité, Andrés Chadwick. Des centaines de personnes avaient forcé les entrées pour piller le magasin, selon les pompiers qui ont mis plus de deux heures à contrôler le sinistre.

D'après Andrés Chadwick, deux personnes ont également été blessées par balle dans un incident avec une patrouille de police lors de pillages à la limite des communes de Puente Alto et La Pintana, également dans le sud de la capitale. Selon Javier Iturriaga, un chef militaire en charge de la sécurité, les deux blessés se trouvaient dans un état "grave" et ont été hospitalisés dans un hôpital de Santiago.

Il s'agit des premières victimes des émeutes qui affectent le pays depuis deux jours, après une hausse des tarifs de transports en commun suspendue la veille. 103 incidents graves ont été recensés pendant la nuit et 716 personnes ont été arrêtées, ont précisé les autorités. 

Des patrouilles militaires inédites depuis 1990

Les troubles au Chili ont débuté vendredi, nourris par la colère face aux conditions socio-économiques et aux inégalités dans ce pays considéré comme l'un des plus stables d'Amérique latine.

Un couvre-feu total a été décrété dans la capitale par le général Javier Iturriaga del Campo. Pour la première fois depuis la fin de la dictature du général Augusto Pinochet, en 1990, des milliers de militaires et de policiers ont été déployés dans la capitale. Ce qui n'a pas empêché des attaques contre des stations de métro, des saccages de commerce et des manifestations de rue. 

L'état d'urgence a également été instauré dans la région de Coquimbo, dans le nord du pays, gagnée par les violences. Etat d'urgence et couvre-feu ont été étendus à la province de Concepcion (dans le sud) et à la région de Valparaiso (au centre), selon les autorités locales. Dans cette ville, des dizaines de manifestants ont incendié le siège d'El Mercurio, le plus vieux quotidien du pays, selon des images de télévision, ainsi qu'un supermarché et une concession automobile, dont le bâtiment s'est effondré.

Des pompiers tentent de maîtriser l'incendie d'un supermarché à Valparaiso (Chili), samedi 19 octobre 2019, dans le cadre des manifestations contre le gouvernement. (RODRIGO GARRIDO / REUTERS)

Samedi à Santiago, des milliers de personnes s'étaient rassemblées pour un concert de casseroles, mode de contestation apparu après le coup d'Etat mené par le général Pinochet fin 1973. Mais la manifestation a dégénéré en affrontements entre des personnes masquées et les forces de l'ordre. Des milliers de personnes sont également redescendues dans les rues d'autres villes pour y faire résonner des casseroles.

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