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Colombie : des discussions mais pas d'accord entre le gouvernement et les manifestants, un mois après le début du soulèvement populaire

Le pays d'Amérique du Sud est secoué par une crise sociale sans précédent, qui a fait au moins 59 morts en un mois.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Une manifestation contre le gouvernement dans les rues de Bogota, capitale de la Colombie, le 28 mai 2021. (FERNANDO VERGARA / AP)

Le gouvernement et des représentants des manifestants ont achevé mardi 1er juin à Bogota une nouvelle journée de pourparlers, sans aboutir à un accord pour trouver une issue à la crise sociale en Colombie. Depuis un mois, le pays d'Amérique du Sud connaît un soulèvement populaire sans précédentqui a fait au moins 59 morts, et plus de 2 300 blessés, tandis que 111 personnes sont portées disparues.

"Le parti de gouvernement s'attache à bloquer, à empêcher que des accords soient trouvés (...) et le gouvernement national suit ses instructions à la lettre", a regretté mardi soir dans un communiqué le Comité national de grève, qui a appelé à une nouvelle journée de protestations mercredi.

Dans la matinée, Fabio Arias, un des porte-parole du comité qui réunit notamment des syndicalistes, des étudiants, des mouvements indigènes avait pourtant déclaré qu'étaient en cours "des rapprochements pour lever les barrages" érigés par des manifestants et qui bloquent des axes routiers depuis plusieurs semaines.

En fin de journée, le conseiller présidentiel Emilio Archila a rétorqué que "sans demander l'impossible, ces blocages doivent disparaître" pour parvenir à des progrès dans une éventuelle négociation.

Les protestataires exigent une condamnation officielle des brutalités policières

Plusieurs séries de pourparlers entre le gouvernement du président conservateur Ivan Duque et le Comité national de grève ont eu lieu depuis le 7 mai, sans pour autant permettre de trouver un accord préalable pour entamer des négociations sur le fond.

De leur côté, les protestataires réclament une condamnation officielle des brutalités policières et des "garanties pour manifester" en sécurité.

Mais le Comité national de grève, l'organisme initiateur du mouvement de contestation lancé le 28 avril, ne représente pas l'ensemble des secteurs en révolte contre le gouvernement.

Fabio Arias a ainsi souligné que le comité ne donnait pas d'"ordres", mais des "signaux" aux groupes protestataires qui ont décidé de manière autonome de bloquer les routes pour s'opposer au gouvernement. Toutefois, un accord avec l'instance la plus visible des manifestants serait perçu comme une étape importante vers un désamorçage de la crise.

La fronde sociale a d'abord éclaté contre un projet de réforme fiscale visant à augmenter la TVA, alors que la crise sanitaire liée à l'épidémie de Covid-19, qui a appauvri de nombreux Colombiens, est loin d'être terminée. Le projet a depuis été retiré. Mais le soulèvement s'est ensuite transformé en un mouvement de contestation des brutalités policières au cours des manifestations et en des appels à plus de justice sociale dans un pays figurant parmi ceux où les inégalités sont les plus grandes en Amérique latine.

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