Washington appelle ses ressortissants à quitter "immédiatement" le Yémen
Londres a de son côté évacué le personnel de son ambassade dans le pays, en raison d'un risque accru d'attentats terroristes.
Les craintes s'intensifient. Londres a évacué, mardi 6 août, tout le personnel de son ambassade au Yémen, tandis que les Etats-Unis ont appelé leurs ressortissants à quitter le pays "immédiatement". Ces mesures de sécurité interviennent après la décision de plusieurs pays occidentaux de fermer leurs ambassades dans la région dès la semaine dernière. Selon les informations publiées lundi par le New York Times (en anglais), ce sont des communications entre le numéro 1 d'Al-Qaïda et le chef de la filiale Al-Qaïda dans la Péninsule arabique (Aqpa) qui ont mis Washington en état d'alerte.
Des messages d'Al-Qaïda à l'origine de l'alerte
D'après le quotidien, ces messages contenaient en effet des menaces d'attentats. Ainsi, le successeur de Ben Laden à la tête d'Al-Qaïda, Ayman Al-Zawahiri, aurait ordonné au chef d'Aqpa, Nasser Al-Wuhayshi, de perpétrer un attentat dès dimanche dernier. Le blog Security Clearance, hébergé sur le site de la chaîne CNN (en anglais), rapporte que le premier a demandé au second de "faire quelque chose", ce qui a alerté les responsables américains et yéménites.
"C'est important parce que ce sont des gros joueurs qui parlent, et avec un calendrier très précis pour un ou des attentats", explique un responsable américain cité par le New York Times. Mais ces message ne sont pas la seule raison de la mise en garde américaine. D'autres flux d'informations ont alerté les autorités. "Le tableau d'ensemble de la menace est fondé sur une large base d'informations, il n'y a pas un élément décisif à lui seul dans ce tableau", a expliqué un responsable américain auprès de Reuters.
L'ensemble des intérêts occidentaux menacés
D'après le chef d'état-major américain, Martin Dempsey, les menaces d'Al-Qaïda visent tous les intérêts occidentaux. Mais aucune information sur une cible particulière n'a filtré. La porte-parole adjointe du département d'Etat, Marie Harf, a refusé lundi d'expliquer quel était l'état précis de la menace. "Nous continuons d'évaluer les renseignements, de les analyser et (...) nous prenons des mesures de précaution pour protéger nos employés, nos visiteurs et nos infrastructures à l'étranger", s'est-elle bornée à répéter.
Les hypothèses vont donc bon train. Selon la chaîne ABC News (en anglais), Al-Qaïda pourrait déployer des kamikazes avec des bombes implantées dans leur corps afin de déjouer les contrôles de sécurité. Elle indique aussi que les autorités "recherchent frénétiquement" des véhicules équipés de bombes qu'Al-Qaïda souhaiterait utiliser pour faire sauter l'ambassade américaine au Yémen ainsi que d'autres ambassades.
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