Etats-Unis : la campagne sans queue ni tête des élections de mi-mandat
Francetv info liste quelques faits marquants de cette campagne où les débats de fond ont souvent été éclipsés par des polémiques entre candidats locaux.
"Boring !" Jamais les Etats-Unis ne se sont autant ennuyés lors d'une campagne pour les élections de mi-mandat, à en croire les éditorialistes du New York Times (en anglais) et du Washington Post (en anglais) : "Les candidats au Congrès ne font que rappeler à des électeurs déjà convaincus que l'autre parti est vraiment mauvais." L'enjeu est pourtant de taille : les Américains sont appelés à renouveler, mardi 4 novembre, tous les élus de la Chambre des représentants, une partie des sénateurs et une grande majorité des gouverneurs.
La compétition n'a pourtant pas manqué de piquant. Comme il arrive régulièrement lors de campagnes électorales, le débat n'a pas vraiment porté sur des sujets de fond, comme la réforme du système de santé, la menace que constitue le groupe Etat islamique ou l'emploi. Ce sont les polémiques et les coups bas qui en ont fait le sel. Francetv info liste quelques histoires parmi les plus décalées.
Le fils gay pour contrer des accusations d'extrémisme
Dans l'Etat de New York, le démocrate Sean Maloney, qui brigue une réélection à la Chambre des représentants (l'équivalent de notre Assemblée nationale), pointe l'"extrémisme" de sa rivale républicaine, Nan Hayworth. Il l'attaque pour son opposition au mariage des couples de personnes de même sexe.
Pour répondre à ces accusations, Nan Hayworth met en scène son fils gay dans un clip. "Nan Hayworth n'est pas extrémiste. C'est ma mère. Elle est douce, elle a de la compassion. Elle a toujours été là pour moi et elle sera toujours là pour vous", déclare-t-il face caméra dans une vidéo de 30 secondes, qui se conclut par un câlin mère-fils.
La républicaine déclare (en anglais) qu'elle n'a pas de problème avec les récentes décisions de justice autorisant les mariages d'homosexuels dans certains Etats américains. Mais elle estime que le gouvernement fédéral "ne devrait pas imposer de définition du mariage".
Le ventilateur qui sème la discorde
Pour NBC News (en anglais), cette séquence remporte le prix du "moment le plus gênant des débats pour les élections de mi-mandat". En Floride, le 15 octobre, une confrontation entre deux candidats au poste de gouverneur est sur le point d'être annulée. La raison : le premier conteste le fait que le deuxième dispose sur scène d’un ventilateur électrique.
Rick Scott, le gouverneur républicain sortant, fait ainsi valoir que, selon les règles, aucun appareil électrique ne doit être présent sur l’estrade. "Allons-nous vraiment débattre d’un ventilateur ? Ou allons-nous parler d’éducation, d’environnement et du futur de notre Etat", répond son rival, le démocrate Charlie Crist.
Indignation autour du "clip du fauteuil roulant"
Des alligators pour se préparer à affronter les sénateurs
Parmi les clips farfelus qui foisonnent en période de campagne aux Etats-Unis, le site américain Mashable (en anglais) en a sélectionné neuf. Parmi eux, celui de Rob Maness, candidat républicain au Sénat en Louisiane. Ce vétéran estime que ses expériences avec les alligators, qui grouillent dans son Etat, ont suffisamment endurci son cuir pour qu'il sache survivre dans les eaux dangereuses du Sénat. "Un moment de faiblesse, et les alligators vous mangeront vivant", lance-t-il dans son clip de campagne, où on le voit à califourchon en train de bâillonner un de ces grands crocodiliens.
La marijuana comme écran de fumée
Ces élections sont également l'occasion, pour certains Etats, d'organiser des référendums. L’Alaska, l’Oregon et Washington DC demandent ainsi l'avis des citoyens sur la légalisation de la marijuana. La bataille fait rage dans l’Oregon, comme l’explique le New York Times (en anglais). En Alaska, la question du cannabis enfume le débat public. Elle pourrait se propager jusqu'à l’élection du nouveau sénateur, et favoriser le candidat démocrate, selon le Financial Times (en anglais).
La marijuana fait même débat dans des Etats où les électeurs ne sont pas invités à se prononcer. C’est le cas en Caroline du Nord, où le candidat libertaire et procannabis Sean Haugh en a tiré profit, "à son insu". Il affirme au Washington Post ne pas savoir qui est à l’origine de cette vidéo qui l'encense, mais s’en félicite.
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