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Etats-Unis : un collégien musulman arrêté par la police après avoir fabriqué un réveil pris pour une bombe

Cette arrestation a créé une polémique aux Etats-Unis. Barack Obama et Hillary Clinton ont apporté leur soutien au garçon.

Article rédigé par Ariane Nicolas
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Ahmed Mohamed, adolescent américain, pose avec le réveil artisanal qui lui a valu d'être placé en détention à Irving (Texas), le 15 septembre 2015. (VERNON BRYANT/AP/SIPA / AP)

Il voulait que son professeur de technologie soit fier de lui, il a fini en centre de détention. Ahmed Mohamed, un collégien américain musulman originaire d'Irving (Texas), est au cœur d'un fait divers qui secoue les Etats-Unis depuis deux jours. L'adolescent a été arrêté par la police après avoir amené au lycée MacArthur High School un réveil qu'il avait lui-même confectionné. Cette arrestation, qui a créé une forte polémique, est détaillée par le Dallas Morning News (en anglais).

Réveil artisanal fabriqué par Ahmed Mohamed, adolescent américain qui a été placé en détention pour avoir confectionné cet objet, le 14 septembre 2015. (IRVING POLICE DEPARTMENT / AP)

Comment est-on arrivé à une telle méprise ? Après avoir présenté son réveil à son professeur de technologie, Ahmed, 14 ans, emmène sa création en cours d'anglais. Là, l'objet sonne... La professeure s'avance, triture l'objet et décide de le confisquer. "Elle avait peur qu'il s'agisse d'une structure pouvant cacher une bombe", relate le chef de la police d'Irving, Larry Boyd. Les forces de l'ordre sont alors alertées et quatre officiers se présentent. Ahmed est menotté, puis envoyé en centre de détention pour mineurs alors qu'il ne cesse de répéter que cet objet n'est un simple réveil.

"J'étais vraiment en colère, raconte Ahmed au Dallas Morning News, deux jours après les faits. Je me disais : 'Pourquoi je suis ici ?'" La police relâche finalement l'adolescent dans la soirée. Entre-temps, la presse se fait l'écho de ses mésaventures et, dès le lendemain, Ahmed Mohamed est l'objet de conversations enflammées sur les réseaux sociaux via le mot-dièse #IStandWithAhmed (Je suis solidaire d'Ahmed).

Un "réveil cool" pour Barack Obama

Mercredi, la police décide d'abandonner les poursuites à l'encontre du garçon, et justifie son intervention lors d'une conférence de presse. "On vit à une époque où on ne peut pas emmener ce genre de choses au lycée, lance le chef de la police. Des choses terribles se sont passées dans notre pays, on est obligé de pécher par excès de prudence."  

Dans une lettre adressée aux parents d'élèves, le proviseur du lycée MacArthur d'Irving défend, lui aussi, l'action de la police. "Soyez assurés que nous prendrons toujours les mesures nécessaires pour que notre école soit la plus sûre possible", écrit Daniel Cummings.

Des arguments qui ne convainquent guère. Dans la foulée, des politiques s'emparent du cas Ahmed Mohamed. Barack Obama lui propose d'amener son "réveil cool" à la Maison Blanche, et Hillary Clinton de "rester curieux et continuer à fabriquer des choses". 

Suspendu de son lycée pendant trois jours, selon sa famille, Ahmed n'entend pas s'arrêter là. Sa grande sœur, qui lui a créé un compte Twitter pour l'occasion, a posté une photo de la famille en route pour aller "rencontrer son avocat". Pour l'instant, aucune plainte n'a été déposée, mais le Conseil des relations islamo-américaines se réserve, lui aussi, le droit de porter l'affaire en justice.

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