Cet article date de plus d'onze ans.

Ouverture de la vente aux enchères controversée de masques tribaux

Cette vente a été contestée par la tribu améridienne des Hopis, qui souhaite récupérer ces objets considérés comme sacrés. 

Article rédigé par franceinfo avec Reuters
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des masques de la communauté amérindienne des Hopis exposés à la salle des ventes Drouot, à Paris, le 11 avril 2013.  (JOHN SCHULTS / REUTERS)

Sacrés pour les uns, simples objets pour les autres. Une vente aux enchères de masques tribaux, contestée par la tribu améridienne des Hopis, s'est ouverte vendredi 12 avril dans l'après-midi à l'hôtel Drouot Paris. Quelques heures plus tôt, la justice française a refusé de l'interdire, rejetant la demande de la tribu qui réclame la restitution de ces objets considérés sacrés.

Les Hopis, dont la communauté compte environ 18 000 membres vivant sur une réserve isolée de l'ouest américain, ont en effet écrit le mois dernier à la maison Neret-Minet Tessier & Sarrou pour lui demander d'annuler la mise aux enchères. Ils considèrent que ces masques abritent l'esprit de messagers divins.

Collection constituée par "un amateur au goût avisé"

"La juge laisse la vente se faire, considérant que, même si ces objets sont sacrés pour les indiens, ils ne pourraient être protégés en France que s'il s'agissait d'être vivants ou morts", a expliqué à Reuters Pierre Servan-Schreiber, avocat de l'ONG Survival International, spécialisée dans la défense des droits des peuples indigènes. "Cette décision est très décevante", a-t-il ajouté, indiquant qu'il allait introduire un recours auprès du Conseil des ventes pour leur demander d'intervenir. 

Dans une lettre adressée au commissaire-priseur parisien, Leigh J. Kuwanwisiwma, conservatrice du patrimoine hopi, explique pour sa part que seul un membre de la tribu possède le droit de détenir ces objets sacrés. Selon elle, ils n'auraient jamais dû quitter le territoire tribal.

D'après le catalogue de la vente, la collection a été constituée sur une période de trois décennies par "un amateur au goût avisé" vivant aux Etats-Unis. Au total, plusieurs dizaines de masques, certains simples, d'autres élaborés, avec des nez et des oreilles en bois ou en métal, sont mis en vente. Les mises à prix vont de 2 000 à 32 000 dollars (1 500 à 24 500 euros).

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.