La nage on the rocks
Ils ont nagé sur des épreuves de 500 mètres, 1000 mètres et 1.600 mètres. L'Histoire ne retient pas qui a gagné, mais simplement qu'ils l'ont fait. Des hommes et des femmes de tous âges qui se sont jetés dans l'eau du Lago Argentino, près du Glacier Perito Moreno, en Patagonie.
En août, c'est l'hiver austral au sud de l'Argentine, et à voir comment toutes les personnes autres que les participants sont emmitouflées, on devine sans peine qu'il ne fait franchement pas chaud dehors. Quand on voit les icebergs attendre les nageurs, toujours sans être grand clerc, on imagine aisément une température de l'eau pour le moins frisquette...Quand le chiffre tombe on comprend l'ampleur du défi : deux degrés !
A l'occasion de l'international Winter Swimming Festival (Festival international de nage en hiver), ils ont nagé sans combinaison et sont ressortis rouges comme des écrevisses mais heureux. Les grands spécialistes de cette «discipline» sont les Finlandais avec tout de même 100.000 pratiquants réguliers en hiver. Depuis l'an 2000, neuf championnats en eau froide ont été organisés dont six en Finlande. La dernière édition s'étant déroulée du 20 au 23 mars 2014 à Rovaniemi (Finlande).
Si «nager en eau froide permet d'éliminer toutes les douleurs, même après cinq ou dix minutes», se félicite Cristian Vergara, un nageur chilien de 56 ans, ce n'est pas anodin du tout. Pour une même température, le corps humain perd de sa chaleur 25 fois plus vite au contact de l'eau, que de l'air. Plus le corps bouge, plus il perd de la chaleur autrement dit, plus on s'agite, plus on se refroidit. Un corps humain immergé abandonne rapidement sa chaleur dans l'eau froide environnante. Le sang ainsi refroidit, circule alors dans les organes vitaux en les affaiblissant. Le froid ralentit aussi les réactions chimiques qui peuvent dérégler le cerveau (et provoquer un évanouissement), ou le coeur (qui entre en fibrillation, bat de façon anarchique et provoque la mort).
La plupart des participants, avant de rallier la Patagonie, avaient nagé quelques jours auparavant dans le Rio Mendoza, une rivière de l'Aconcagua culminant à 6.962 mètres, (toujours en hiver, doit-on vous le rappeler ?) ! On comprendra qu'il ne faut pas les confondre avec les joyeux hurluberlus qui font une rapide trempette dans la glace au nouvel an, ce ne sont pas des novices, mais plutôt de redoutables compétiteurs très aguerris.
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