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Bahamas : "La situation est vraiment catastrophique" après le passage de l'ouragan Dorian

Selon l'ONG Pompiers de l'urgence internationale, 70 000 personnes ont besoin d'une aide immédiate sur l'archipel. 20 000 maisons sont détruites. 

Article rédigé par franceinfo
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Photographie du ministère de la Défense britannique prise le 4 septembre 2019 montrant les destructions sur l'île de Great Abaco (Bahamas) après le passage de l'ouragan Dorian. (LPHOTO PAUL HALLIWELL / MOD)

"La situation est vraiment catastrophique" aux Bahamas, a décrit le lieutenant-colonel Philippe Besson, fondateur de l'ONG Pompiers de l'urgence internationale, jeudi 5 septembre sur franceinfo, alors que les Nations unies ont estimé mercredi soir qu'environ 70 000 personnes avaient "besoin d'une aide immédiate" après le passage de l'ouragan Dorian. "Environ 20 000 maisons sont détruites, l'eau est rentrée très loin sur le territoire (...) Il n'y a pas d'électricité, il n'y a pas de moyens de communication", a expliqué le pompier qui estime "très compliquées" les opérations de secours, compte tenu de la géographie des Bahamas. "Je pense qu'on peut faire confiance au gouvernement des Bahamas", a toutefois déclaré Philippe Besson.

franceinfo : Que savez-vous de la situation aux Bahamas ?

Philippe Besson : Ce que l'on sait, c'est que la situation est vraiment catastrophique. On est encore dans la phase d'urgence et dans la phase d'évaluation. Les équipes internationales qui sont sur place, les agences de l'ONU notamment, sont encore en phase d'évaluation des différents besoins. Il y a des équipes de secours qui sont arrivées des USA et en particulier de la Floride, elles sont en cours d'acheminement, mais elles n'ont pas encore commencé leur travail de secours. Ces équipes ont découvert le paysage que nous avons pu voir à la suite de l'ouragan Irma qui avait frappé Saint-Martin. De nombreuses zones sont sous l'eau, les moyens d'acheminement des secours sont contrariés car il n'y a qu'un seul aéroport qui est disponible au sud de la zone. Il n'y a qu'un seul port d'entrée. Les maisons sont détruites, l'eau est rentrée très loin sur le territoire. Les besoins sont considérables car il y a de très nombreuses habitations qui ont été touchées voire détruites. On avoisine maintenant les 20 000 habitations qui ont été détruites. Il y a des personnes qui ont perdu toutes leurs habitations et qui sont gravement touchées, sans parler des personnes décédées car le bilan de vingt morts a été confirmé, mais il y a encore de nombreux disparus.

Les Bahamas, ce sont 700 îles et îlots, cela peut-il compliquer le travail des secouristes ?

Exactement, car avant de commencer tout travail, il faut quand même une phase d'évaluation pour connaître les besoins, procéder aux opérations de secours. Une zone étendue comme ça, qui n'est accessible que par la mer, ça contrarie et ça retarde les secours. Il n'y a pas d'électricité, il n'y a pas de moyens de communication même si tout est en train de se mettre en place avec Télecom sans frontières qui est arrivée sur place avec des moyens satellites. C'est extrêmement compliqué et les besoins sont nombreux dans beaucoup de domaines que ce soit les abris, l'eau ou la nourriture. Les structures de l'OMS qui sont arrivées sur place sont elles aussi encore en phase d'évaluation donc nous ne connaissons pas encore les besoins en médicament ou en matière de centres de santé puisque les structures ont été détruites. Cela fait partie des besoins que l'on a proposés via le consulat de France aux Bahamas. Les besoins en abris peuvent également concerner la mise en place de dispensaires, les besoins sont très importants puisqu'il y a plus de 15 000 familles qui ont perdu leurs habitations dont j'imagine les centres de santé et les hôpitaux également.

Certains ont lancé des cagnottes en ligne car ils ne font pas confiance au gouvernement des Bahamas pour réagir.

Je pense qu'on peut faire confiance au gouvernement des Bahamas. La difficulté qu'on rencontre, c'est qu'il n'y a pas eu un appel officiel à l'aide internationale lancé par le gouvernement. Il y a des équipes américaines qui interviennent car elles sont proches, mais d'autres équipes qui pourraient intervenir pour les aider n'ont pas eu encore l'autorisation d'intervenir, ce qui est dommage car ça retarde l'acheminement d'une aide qui pourrait être très utile, notamment dans le domaine de l'eau potable par exemple. Les cagnottes en ligne, c'est une bonne idée, mais à qui donner cet argent ? Comment l'acheminer sur place ? Pour faire quoi ? Il faut avoir un peu plus de détails avant de s'engager.

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