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Présidentielle au Chili : les électeurs votent pour élire leur futur président

Les électeurs chiliens sont appelés aux urnes dimanche pour le premier tour de l'élection présidentielle. Deux candidats se détachent dans le discours des électeurs.

Article rédigé par Olivier Poujade, Gilles Gallinaro
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un gigantesque drapeau chilien flotte en face du palais présidentiel à Santiagio, au Chili. (GILLES GALLINARO / RADIO FRANCE)

Deux visions du Chili s'opposeront dimanche 21 novembre dans les urnes : la transformation sociale promise par Gabriel Boric et le conservatisme dur que défend José Antonio Kast. Les électeurs votent pour le premier tour d'une élection très indécise pour élire le successeur du président conservateur Sebastian Piñera. "J'aime bien Kast", sourit Jaime, chauffeur de taxi à Santiago. "C'est un homme sérieux, juge-t-il. Ils lui ont collé l'étiquette de Pinochet mais on est libre de voter pour qui on veut non ?"

Vendredi, une frange radicale des manifestants s'est mobilisée pour réclamer la libération de plusieurs dizaines de prisonniers. La révolte sociale qui fait trembler le pays depuis 2019 inquiète Ulysse qui a tenu à soutenir le candidat lors de son dernier meeting. "C'est quelqu'un qui me rassure sur la sécurité, l'ordre, le progrès économique, le libéralisme... Depuis 2019, il y a beaucoup d'insécurité, de violence, affirme Ulysse. Il y a de la violence des deux côtés mais les manifestants le sont particulièrement. Ce qui me plaît chez Kast, c'est qu'il nous promet la sécurité. C'est le plus rassurant pour moi."

Ulysse était présent au dernier meeting de José Antonio Kast, le candidat d'extrême droite. (GILLES GALLINARO / RADIO FRANCE)

Une élection "après deux ans de souffrance"

L'extrême droite ne fera qu'empirer la situation selon Miguel et le pays n'a pas besoin de ça. Pour lui, ce sera Boric : "Le pays marche sur la tête aujourd'hui, les injustices pour les jeunes, les étudiants, les présidents ne s'occupent de rien d'autre que de leurs intérêts, rien de plus."

Derrière la coalition de gauche de Gabriel Boric, des militantes jeunes, candidates aux législatives comme Nicole Martinez. "C'est une élection spéciale qui arrive après deux ans de souffrance pour le pays, explique-t-elle. Il y a une vraie ambition pour les jeunes et les femmes de pouvoir mettre les deux pieds dans les institutions."

Nicole Martinez (à gauche) se présente aux législatives et soutient le candidat de gauche Gabriel Boric. (GILLES GALLINARO / RADIO FRANCE)

"Un moment post mai 68 à la chilienne"

"Cette présidentielle attrape le Chili dans un moment très spécial, estime sur franceinfo Alfredo Joignant, docteur en sciences politiques, spécialiste de la politique chilienne. C'est ce que j'appelle un moment post Mai 68 à la chilienne. Les protestations sociales du mois d'octobre 2019, c'était le Mai 68 chilien (...) José Antonio Kast incarne une solution sécuritaire, une solution de sécurité physique face à une promesse de la part des partis, des forces de gauche et de centre gauche, celle de sécurité sociale au nom de droits sociaux universels. Et c'est cette tension-là, sécurité sociale contre sécurité physique, transformation et ordre qui marque l'essentiel des enjeux de l'élection présidentielle."

Même si son résultat reste indécis, le premier tour de l'élection chilienne a tout d'un baromètre indicatif sur les projets proposés par Kast et Boric à la société chilienne.

Présidentielle au Chili : les électeurs votent pour élire leur futur président - Reportage d'Olivier Poujade et Gilles Gallinaro

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