Argentine : une centaine de blessés et plusieurs dizaines d'arrestations dans des manifestations à Buenos-Aires
La division continue de régner en Argentine après l’approbation partielle au Sénat de la loi de dérégulation économique proposée par Milei, et la répression contre les manifestants sur la place du Congrès. L’opposition dénonce l’arrestation de 33 personnes. Mais le gouvernement, grandi par cette victoire législative, se montre déterminé à maintenir l’ordre et accuse même la gauche d’avoir voulu réaliser un coup d’Etat.
Alors que les sénateurs débattaient, sur la Place du Congrès les manifestants ont lancé des pierres et des cocktails molotov contre les forces de l'ordre. La police a tiré en réponse des balles en caoutchouc et lancé du gaz lacrymogènes contre les manifestants. Les affrontements ont causés une centaine de blessés, 33 arrestations et 200 000 euros de coûts de réparation et de nettoyage pour la ville de Buenos Aires. Le porte-parole du gouvernement Manuel Adorni a hier qualifié les manifestants de gauche de “terroristes”.
Le gouvernement dénonce une tentative de coup d'Etat
“En dehors du Congrès, il y avait des terroristes qui ont mis en danger non seulement la session au Sénat mais aussi le fonctionnement de la démocratie, déclare Manuel Adorni. C’est une tentative de coup d’Etat qui vise à épuiser le gouvernement pour qu’il perde petit à petit sa force et sa légitimité. Les organisations de gauche vont payer. Cette Argentine sauvage, le gouvernement est venu y mettre fin”
Myriam Bregman, députée du front de gauche de l'oppostion, s'est exprimée devant le commissariat où sont détenus les manifestants. Elle dément tout coup d'Etat et parle d'une "mobilisation légitime contre des lois qui vont produire de grands changements." La députée poursuit : "Ce que veut la ministre de la sécurité, c’est qu’on parle de ça plutôt que de ce qui s’est passé dans le Sénat”.
Selon Myriam Bregman, pour faire approuver le texte sur la dérégulation économique le gouvernement aurait acheté des votes et menacé des sénateurs. Dans ce climat social tendu, entre accusations de corruption et de terrorisme, le projet de loi approuvé à 37 voix contre 36 sera de nouveau révisé par les députés fin juin.
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