Le génocide arménien, un fait méconnu
Pour la première fois hier, le pape a explicitement employé le terme de "génocide" pour dénoncer le massacre des Arméniens il y a un siècle, provoquant la colère des autorités turques. Que s'est-il passé exactement ?
Massacré, torturé, mort de soif, le peuple arménien a été exterminé au début du XXe siècle. Sous l'empire ottoman, les différentes communautés présentes sur l'actuel territoire turc vivaient pourtant en bonne entente. Mais à la fin du XIXe siècle, l'empire ottoman commence à s'effondrer. Il perdra l'essentiel de ses possessions en Europe. Humiliés, les Ottomans cherchent un ennemi de l'intérieur : "Les Arméniens passent d'un statut de peuple fidèle, c'était leur surnom jusqu'à la fin du XIXe siècle, à un statut de peuple traitre et déloyal", explique Mikaël Nichanian, historien. Quand la Première Guerre mondiale éclate, le ressentiment à l'égard des Arméniens prend une tournure encore plus sombre.
Plus d'un million de morts
Le génocide commence au printemps 1915 et se poursuit pendant tout l'été par un exode vers le désert de Syrie et le sud de l'empire. C'est ce qu'on appelle "les marches de la mort". Sans boire ni manger pendant des mois, des femmes et des enfants pour la plupart marchent sous un soleil brûlant. Les hommes sont directement raflés.
À l'arrivée, pour les survivants, des camps très sommaires avec des tentes en toile. En 1916, les tueries se poursuivent dans ce qui est devenu des camps de concentration qui serviront plus tard d'exemples pour les nazis. Aujourd'hui, les Arméniens n'attendent qu'une chose, la reconnaissance par la Turquie du génocide, le premier du XXe siècle, qui a fait 1,3 million de morts.
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