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Qu'a-t-il pu se passer à bord du Boeing MH370 ?

Dix jours après le dernier contact avec le Boeing 777 et ses 239 passagers, francetv info fait le point sur les théories envisagées pour expliquer cette mystérieuse disparition.

Article rédigé par franceinfo
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Un garde-côtes japonais étudie une carte dans un avion de recherche du vol MH370, le 15 mars 2014.  (EDGAR SU / REUTERS)

Dix jours sans nouvelles, dix jours que le monde entier imagine tous les scénarios possibles pour expliquer la mystérieuse disparition du vol MH370 de Malaysia Airlines et de ses 239 passagers. Francetv info fait le point sur les théories émises par les experts. 

Qu'a-t-il pu se passer dans l'avion ? 

Une attaque terroriste. Le parcours erratique de l'avion et ses changements d'altitude font forcément penser à un détournement de la part de terroristes. Si la Malaisie "ne peut pas confirmer" le détournement de l'avion, les mouvements de l'appareil "sont cohérents avec une action délibérée de quelqu'un à l'intérieur de l'avion", a déclaré le Premier ministre malaisien, Najib RazakLes enquêteurs ont par conséquent déplacé leur enquête sur l'équipage et les passagers 

Une rébellion des passagers face à un détournement. En cas d'attaque terroriste, un scénario similaire à celui du vol 93 d’United Airlines est envisageable. Le 11 septembre 2001, le vol reliant Newark Liberty (New Jersey) et SanFrancisco (Californie) est détourné. Les passagers se rebellent alors pour prendre le contrôle de l'appareil, et les terroristes provoquent, selon toute vraisemblance, le crash de l'avion. Pour ScottMiller, un ancien pilote de Northwest Airlines contacté par la chaîne américaine KCRA, le vol MH370 aurait été victime d’une situation comparable. "Les passagers ont peut-être tenté de mettre fin à la situation, conduisant à une fin comparable au vol 93 d’United Airlines". 

Un incendie dans le cockpit. Selon ce scénario imaginé par un ancien pilote et relayé par Business Insider, peu de temps après le dernier contact, de la fumée pourrait avoir envahi le cockpit, obligeant les pilotes à modifier leur cap pour rejoindre au plus vite une piste d'atterrissage, programmant la nouvelle destination dans l'ordinateur de bord. Ils ont alors essayé de trouver la source de la fumée, éteint des systèmes, comme le transpondeur et le système ACARS (qui envoie des messages en cas d'anomalie, de panne ou d'arrêt de système). Ils n'ont pas émis un appel de détresse, car en cas d'urgence les priorités des pilotes sont "piloter, naviguer, communiquer", explique cet ancien pilote. Incapables de trouver l'origine du feu, ils pourraient avoir perdu connaissance, enfermés dans le cockpit et laissant l'avion sur pilotage automatique.

Une dépressurisation. Les variations d'altitude observées accréditent cette théorie. Alors que les limites de cet avion se situent à 43 000 pieds, l'appareil a atteint les 45 000 pieds. Une trajectoire qui pourrait s'expliquer par la dépressurisation de l'avion. En vol et à cette altitude, les passagers comme les pilotes perdent connaissance. Un pilote de Boeing 777-200 interrogé par le New York Times assure ainsi que "dépasser le seuil limite de 43 100 pieds (13 100 mètres), ajouté à la dépressurisation de la cabine, peut avoir rendu les passagers inconscients et s'avérer une manœuvre intentionnelle de la part du pilote ou d'éventuels terroristes". Reste encore à déterminer si cette dépressurisation est due à une explosion ou à une défaillance dans le fuselage de l'appareil. 

Un piratage informatique. Selon Sally Leivesley, une experte britannique dans la lutte contre le terrorisme interrogée par le Sunday Express, le vol MH370 pourrait être le premier avion victime d’un détournement informatique. "Il est de plus en plus probable que le contrôle de certains systèmes a été détourné, soit manuellement par une personne dans le cockpit, soit par l'intermédiaire d'un dispositif à distance capable d'éteindre ou d'initialiser les systèmes, explique-t-elle. Un simple téléphone mobile aurait pu être utilisé pour réaliser une telle manipulation."

Où serait passé le Boeing 777 ? 

Pour retrouver la trace du vol MH370, 25 pays sont mobilisés pour fouiller une zone plus vaste que l'Australie. "La zone de recherche totale est désormais de 2,24 millions de milles nautiques carrés (7,7 millions kilomètres carrés)", a déclaré le ministre malaisien des Transports, mardi 18 mars. La dernière position connue du Boeing 777 suggère des trajectoires soit vers le sud, le long d'un arc allant de l'Indonésie au sud de l'océan Indien, soit vers le nord, sur un arc allant du nord de la Thaïlande au Kazakhstan. Dans ces recherches là aussi, les théories sont nombreuses. 

L'atterrissage au Kazakhstan. Si l'on en croit l'estimation de ses réserves de carburant, c'est là, hypothétiquement, que l'avion aurait pu arriver. Aucun radar ne l'a signalé dans cette zone, mais comme le précise la BBC, le matériel de contrôle aérien du pays est vétuste. Les autorités kazakhes et celles du Kirghizstan voisin se disent disposées à participer aux recherches.

Les îles Andaman. Elles sont au cœur de la zone de recherche. Si les autorités locales n'ont rien signalé, ce territoire est extrêmement vaste et est composé de 570 îles, dont seulement 36 sont habitées. "Si l'avion a été détourné, ce pourrait être le meilleur endroit pour atterrir discrètement, explique à la BBCSteveBuzdygan, un ancien pilote interrogé par la BBCIl serait difficile, mais pas impossible, d'atterrir sur une plage."

En Chine. Des régions de l'ouest de la Chine, le Tibet et le Xinjiang, se situent dans la zone qu'aurait pu survoler l'appareil. Des recherches sont en cours. Selon certaines théories, l'avion aurait pu être détourné par des séparatistes musulmans ouïghours qui auraient obligé l'avion à se poser dans le désert de Taklamakan, l'un des plus grands d'Asie centrale, rapporte la BBC. Un scénario peu probable, puisqu'il aurait fallu que l'appareil échappe à tous les radars entre la  Malaisie et cette zone.

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