Cet article date de plus de dix ans.

Corée du Sud : des mesures strictes pour lutter contre le tabagisme

Un monde sans tabac est-il possible ? C’est en tout cas ce qui semble se profiler en Corée du Sud, le treizième plus gros consommateur de cigarettes au monde. Pour endiguer le phénomène, le gouvernement monte au créneau. Son nouveau projet : augmenter le prix du tabac de 80 %.
Article rédigé par Camille Wormser
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Depuis 2012, le gouvernement sud-coréen a interdit la cigarette dans les lieux publics, aux centres-villes et aux alentours des universités. (AFP PHOTO / JUNG YEON-JE)

Une nouvelle loi qui risque d’irriter les addicts à la cigarette. Pour continuer à fumer en Corée du Sud, les habitants vont en effet devoir mettre la main au porte-monnaie. 
 
Le gouvernement vient d’annoncer son intention d’augmenter le prix du tabac de 80 % pour tenter de réduire la consommation dans ce pays de gros fumeurs. Ce projet de loi, présenté par la ministre de la santé Moon Hyung-Pyo doit faire passer le paquet de cigarettes de 2 500 wons (1,87€) à 4 500 wons (3,37€), au 1er janvier 2015.

La réforme devrait permettre de réduire la consommation de 34 % et d’apporter 2,8 millions de wons (2 millions d’euros) supplémentaires dans les caisses de l’Etat. Une décision qui fait tousser l’association des fumeurs de Corée. « Mettre une pression constante sur les Coréens pour qu’ils ne fument pas, cela viole clairement les droits des citoyens », déplore Hong Sung-Yong, directeur du collectif. Il tire aujourd'hui la sonnette d’alarme, car depuis deux ans, le pays a déclaré la guerre au tabagisme.
 
Sur fond de santé publique, l’Etat s’immisce au cœur des foyers
Interdiction de fumer dans les restaurants et bars de plus de 150 m², dans les lieux publics, aux centres-villes et aux alentours des universités. Depuis 2012, le gouvernement sud-coréen fait vivre un véritable enfer aux accros à la nicotine.

A chaque coin de rue, un panneau rappelle les règles à suivre aux Coréens accros à la nicotine. (AFP PHOTO / JUNG YEON-JE)

 
Au sein des entreprises, même son de cloche. Les patrons des grands groupes mettent régulièrement des programmes de sevrage en place et vont même jusqu’à refuser des primes aux salariés qui n'arrêteraient pas de fumer. Des tests urinaires ou capillaires sont même effectués pour détecter les éventuels tricheurs.
 
Mais le gouvernement va encore plus loin. Une proposition est actuellement analysée à l’Assemblée nationale pour interdire aux fumeurs de « s’en griller une » dans les taxis et … dans leurs propres appartements !
 
Une mesure censée faire remonter le pays dans le classement mondial, aujourd’hui bloqué en bas de tableau. Selon une étude de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), près de 48 % des Coréens fument alors que dans les autres pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) ils ne sont que 26 %.
 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.