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Infographies Incendies en Australie : trois graphiques pour comprendre l'ampleur de la catastrophe

Depuis décembre, l'île-continent est frappée par des feux de brousse d'une étendue inédite, attisés par le réchauffement climatique. Franceinfo vous propose trois graphiques pour mieux visualiser cette catastrophe.

Article rédigé par Thomas Baïetto
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un pompier tente de maîtriser un incendie, le 31 décembre 2019 à Nowra (Australie). (SAEED KHAN / AFP)

L'Australie brûle. Sous l'effet du réchauffement climatique, de gigantesques incendies de brousse, particulièrement violents et précoces, ravagent l'île depuis décembre, en particulier le Sud-Est, où vivent la majorité des Australiens. Au 7 janvier, ces feux ont fait 25 morts et détruit plus de 1 800 maisons. Mais ce bilan ne dit pas tout de l'ampleur inédite de cette catastrophe.

Franceinfo vous propose trois graphiques pour mieux en prendre la mesure.

1 80 000 kilomètres carrés de terres brûlées

Huit millions d'hectares (80 000 km²) ont été ravagés dans tout le pays depuis le mois de septembre. Si ces incendies se déroulaient en France, la quasi-totalité de la région Nouvelle-Aquitaine (84 000 km²) serait partie en fumée. C'est trois fois plus que les 25 000 km² détruits par les incendies d'août 2019 en Amazonie, une surface équivalente à la région Provence-Alpes-Côte d'Azur amputée du département du Var (25 427,3 km²). En comparaison, les feux de forêt californiens de l'été 2018 font figure de "petits" incendies : 8 000 km², soit la taille de la Corse (8 679,8 km²).

2800 millions d'animaux estimés morts

Les chiffres ont circulé partout. Les incendies auraient fait 480, puis 800 millions de morts dans la faune sauvage australienne. L'université de Sydney, où travaille Chris Dickman, le professeur d'écologie à l'origine de ce chiffre, a précisé les choses : il ne s'agit en réalité que d'une estimation, valable uniquement pour la Nouvelle-Galles du Sud. Elle est calculée à partir d'un recensement des mammifères, des oiseaux et des reptiles sur un hectare de terre. Les chauves-souris, les insectes et les grenouilles ne sont pas comptabilisées. "Si 800 millions semble beaucoup, ce ne sont pas tous les animaux concernés. Plus d'un milliard serait un chiffre relativement prudent", estime Chris Dickman dans le HuffPost (en anglais).

Pour donner un ordre de grandeur, nous avons tenté de trouver une estimation de la population d'animaux sauvages en France. Mais un tel chiffre n'existe pas : "C'est une question que la recherche ne s'est pas posée. On raisonne plutôt en nombre d'espèces, en biomasse totale ou en évolution. Cela n'a pas d'intérêt de connaître la population totale, on cherche plutôt son évolution", explique-t-on à l'Observatoire national de la biodiversité. Ces types de chiffres ont "un intérêt pédagogique mais ne sont pas très robustes scientifiquement".

Pour comparer, nous avons donc choisi un autre indicateur, le nombre d'animaux domestiques en France : ils sont 63 millions, selon la dernière enquête Facco/TNS Sofres de 2015 citée par Le Parisien.

  (FRANCEINFO)

3Des concentrations de particules fines jusqu'à seize fois supérieures aux normes

Les incendies ne font pas de dégâts que sur les terres qu'ils brûlent. Leurs fumées étouffent depuis de longues semaines plusieurs villes d'Australie. C'est particulièrement vrai à Canberra, la capitale, dont la qualité de l'air était pourtant vantée par The Telegraph (en anglais) en 2018. Le 1er janvier 2020, l'air était saturé de particules fines PM10 : 815,11 µg/m³ en moyenne pendant la journée, bien loin de la limite des 50 µg/m³ recommandée par l'OMS. Le même jour, les Parisiens respiraient un air 33 fois moins pollué et les habitants de New Delhi, l'une des villes les plus polluées du monde, évoluaient dans un environnement 1,6 fois moins chargé en particules fines.

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