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"J'ai défendu la propriété familiale avec mes parents" : en Australie, des habitants exténués après avoir lutté contre le feu

Alors que les incendies ravagent toujours une partie du pays, franceinfo a pu rencontrer des habitants sinistrés dans le Sud-Est de l'île. 

Article rédigé par Gaële Joly - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
 A Cobargo (Nouvelle-Galles-du-Sud), localité touchée par les incendies qui ravagent le sud-est de l'Australie. Cet habitant a perdu sa maison, il s'est réfugié dans une vielle caravane, installée sur un terrain vague en bordure du village. (GAELE JOLY / RADIO FRANCE)

"On vit maintenant au jour le jour", lâche Michael. Cet Australien vit à Cobargo, au Sud-Est de l'île, où deux personnes, un père et son fils, ont été tuées par les immenses incendies le week-end dernier. La petite ville, près de la côte de Nouvelle-Galles du Sud, a été ravagée par les feux qui sévissent depuis septembre dans le pays. Comme d'autres habitants, Michael a vu sa propriété partir en fumée. Pourtant, il est resté jusqu'au bout pour lutter contre les flammes. "J'ai défendu la propriété familiale avec mes parents, raconte-t-il. On a vu arriver le feu, on a réussi à sauver les chevaux mais j'ai perdu tous mes souvenirs".

 A Cobargo (Nouvelle-Galles-du-Sud), localité touchée par les incendies qui ravagent le sud-est de l'Australie. (GAËLE JOLY / FRANCE-INFO)

Les habitants choqués par l'intensité du feu 

L'homme raconte qu'il a vécu un véritable enfer avec des flammes partout autour de lui. "Je ne pouvais plus respirer", poursuit-il. Désormais, Michael vit dans une vieille caravane qu'il vient d'installer sur un terrain vague en bordure du village pour s'y loger. "C'est celle de mes grands-parents, ils me l'ont donné".  Assise devant sa caravane, Catherine aussi reste très marquée par cette nuit en enfer, elle a dû fuir le brasier en pleine nuit avant de tout perdre. "Notre maison a été engloutie par les flammes. Ce n'est pas quelque chose que nous pouvions combattre, alors on est parti en voiture", raconte-t-elle.

On était au lit mais on ne dormait pas car on savait que ça allait arriver. Le feu a traversé la route et il est monté en haut de la colline où nous habitons. Il était tellement puissant qu'on sentait notre peau brûler.

Catherine

à franceinfo

Le 2 janvier, le Premier ministre australien Scott Morisson s'est rendu à Corbago pour adresser son soutien aux sinistrés. La plupart ont refusé de lui serrer la main, fâchés de son manque d'anticipation de la crise. Chahuté, il a dû quitter les lieux sous une volée d'insultes.

A Cobargo (Nouvelle-Galles-du-Sud), localité touchée par les incendies qui ravagent le sud-est de l'Australie. (GAELE JOLY / RADIO FRANCE)

Il fait plus frais, lundi 6 janvier. Et la pluie qui s'abat sur ce coin de Nouvelle-Galles-du-Sud redonne le sourire aux habitants de Cobargo. La route était jusque-là coupée et à perte de vue, le paysage calciné reste noyé dans un épais brouillard de fumée. L'odeur, âcre, prend à la gorge. Peter Beer dirige la collectivité locale de Snowy Monaro, non loin de Cobargo, et il apprécie ce répit. "Il y a un sentiment de soulagement, souffle-t-il. Les fumées sont moins épaisses, l'air est un peu plus respirable, avant la prochaine vague... D'ici à la fin de semaine, on va avoir de nouveaux records de chaleur. Et surtout, il va falloir tenir tout l'été austral. Janvier, février, mars... On ne sera pas sereins avant la fin mars."

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