Kazakhstan : les soldats russes commencent à quitter le pays
Près de 2 000 militaires étaient mobilisés depuis jeudi dernier pour aider le régime à réprimer un soulèvement populaire historique. C'était le souhait du président kazakhstanais.
L’armée de Vladimir Poutine sera restée, finalement, une semaine au Kazakhstan. Les troupes russes avaient été dépêchées pour soutenir le pouvoir en place confronté à des émeutes inédites, dans une opération dite de "maintien de la paix". C’est à la demande du Président kazakhstanais Kassym Jomart Tokayev, que les militaires quittent le pays jeudi 13 janvier, au matin, les grandes villes du pays. Ce retrait devrait durer une dizaine de jours, explique Jean Galiev, l’ambassadeur du Kazakhstan en France : "Notre président a promis que le contingent serait retiré. Les autorités kazakhstanaises estiment que le Kazakhstan est capable de gérer la situation tout seul."
Une ligne biélorusse et une ligne arménienne
Moscou est intervenue aux côtés de ses alliés de l’OTSC, l’organisation du Traité de sécurité collective (Russie, Biélorussie, Kirghizistan, Kazakhstan, Arménie et Tadjikistan), pourtant divisée, sur les modalités de l’opération.
Pour David Gaüzère, chercheur en géopolitique et spécialiste de l’Asie centrale, la Russie ne pouvait pas maintenir ses soldats plus longtemps : "L"OTSC viole pour la première fois sa propre constitution qui lui interdisait d'intervenir dans les affaires internes d'un État. Il y a deux lignes qui s'affrontent, une ligne proche d'Alexandre Loukachenko, le président biélorusse, qui maintient une ingérence, et une autre ligne plus modérée derrière le président arménien qui défend plutôt une non ingérence dans les affaires internes."
Sur les 2 030 militaires déployés depuis une semaine au Kazakhstan, l’essentiel des troupes était envoyé par Moscou. Quelques dizaines seulement ont été envoyées par les cinq autres pays de l’alliance.
Mardi, les États-Unis avaient appelé la Russie à retirer "rapidement" ses forces envoyées au Kazakhstan. Le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, avait expliqué que le départ se ferait une fois la situation "totalement stabilisée" et "sur décision" des autorités kazakhes.
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