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L'Ouzbékistan est "un pays marqué par les violences les plus extrêmes"

L'Ouzbékistan est suspendu à la santé de son président. Islam Karimov est hospitalisé depuis samedi après une hémorragie cérébrale. Sa fille cadette s'est voulue rassurante sur son état de santé dans un message sur Instagram.

Article rédigé par franceinfo
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 Islam Karimov, président de l'Ouzbékistan (MAXIM SHEMETOV / POOL)

Islam Karimov a accédé au pouvoir en 1990, un an avant l'indépendance de cette ancienne république soviétique. Depuis il mène le pays d'une main de fer. "C'est un des pays qui a été marqué par les violences les plus extrêmes," a expliqué mercredi sur franceinfo Philippe Dam, directeur de l'ONG Human Rights Watch pour l’Europe et l’Asie centrale.

Quelle est la situation des droits de l'Homme en Ouzbékistan ?

"Depuis le début du règne de Karimov, on a vu des milliers de cas de prisonniers politiques. Il y a une utilisation massive de la torture et des violences en détention. Des millions de citoyens, y compris des enfants, ont été forcés de travailler dans les champs pour la culture du coton. L'évènement qui a marqué les 26 ans de règne a été le massacre du 13 mai 2005 à Andijan au cours duquel plusieurs centaines de civils ont été tués pour mettre fin à une manifestation dans la province. C'est l'un des massacres les plus importants de civils depuis le début du siècle. Aucune enquête n'a eu lieu".

Est-ce qu'il y a une opposition en Ouzbékistan ?

"Elle n'a jamais existé. Dès l'indépendance, Karimov s'est engagé dans une campagne pour éradiquer l'opposition politique. Il s'en est pris aux partis d'opposition. Il continue à enfermer les journalistes et les représentants de la société civile et toute personne qui émet une voix dissonante par rapport au gouvernement".

Est-ce que la situation politique pourrait changer si le président Karimov venait à mourir ?

"L'opacité est la marque de ce régime. Mais ce qui est important, c'est de saisir cette opportunité pour rappeler que la démocratisation et les droits de l'Homme sont un élément important du futur de l'Ouzbékistan. Il est impensable que les Etats occidentaux, y compris européens, acceptent une situation dans laquelle une violence aussi profonde puisse continuer sans réaction internationale plus forte. La violence qui a eu lieu en Ouzbékistan et l'absence de réponse ne doit plus être acceptable. Ces dernières années, les Etats occidentaux ont échoué".

Philippe Dam, directeur de l'ONG Human Rights Watch pour l’Europe et l’Asie centrale : "L'opacité est la marque de ce régime"

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