Menace de grippe aviaire sur le Nouvel an chinois
Le 31 janvier 2014 ouvre les festivités du Nouvel an chinois. Le serpent d’eau est mort, vive le cheval de bois.
Le Nouvel an (appelé aussi fête du printemps) est l’occasion de congés (parfois les seuls de l’année). Les Chinois se déplacent et rentrent dans leur famille. Pour fêter dignement cette période, la tradition veut que l’on mange de la volaille. Sauf qu’une invitée de dernière minute sème le trouble, une nouvelle souche de grippe aviaire, la H7N9, qui se transmet de l’animal à l’homme et se révèle très létale. Il n’y a pas encore de cas de transmission d’homme à homme de cette souche, mais la contamination de trois membres d'une même famille fait planer un doute.
Tous les éléments sont réunis pour une propagation massive : déplacements en masse, grande fréquentation des marchés de volailles vivantes, virus très agressif.
Le Nouvel an chinois, c’est Pékin qui se vide de 9 millions d’habitants, ce sont 3.6 milliards de déplacements individuels. Et aussi des millions de volailles abattues et consommées.
Mais voilà, la grippe aviaire H7N9 s’est mêlée à l’affaire et les autorités, tout en se voulant rassurantes, prennent des mesures drastiques pour contenir l’épizootie (épidémie chez les animaux), voire une éventuelle épidémie si le virus mute et se transmet d’homme à homme.
A Hangzou, capitale du Zhejiang, les ventes de volailles vivantes ont été suspendues pour trois mois. «La fête du Printemps est la saison la plus animée pour la vente de poulets. Nous écoulons une moyenne de 5000 kg de poulets chaque jour», a déclaré Dai Chunjiao qui commercialise depuis dix ans des poulets vivants au marché de volailles Huadong de Hangzhou.
Au grand dam de Zhang Chunyu, 68 ans, native de Hangzhou, qui explique : «C'est notre tradition d'offrir, la veille du Nouvel an, un sacrifice aux ancêtres avec bon nombre de plats. Le poulet cuit à la vapeur est l'un des plus importants. Les poulets congelés ne sont pas assez frais pour faire du poulet à la vapeur», dit-elle.
Ailleurs aussi...
Le Vietnam a aussi pris des mesures de protection. La province de Lao Cai (dans le nord du pays) lutte contre le commerce illégal de volailles provenant de la frontière.
La Corée du Sud, touchée par une épidémie pour la première fois depuis 2011, a abattu pas loin de 164.000 volailles et mis en place des blocus autour des lieux où la maladie a été détectée. Les autorités interdisent tout déplacement, pendant 12 heures à quiconque se trouve dans une ferme infectée, le temps de la décontaminer. Dans un pays où, comme en Chine, les déplacements sont aussi particulièrement nombreux lors du Nouvel an, les autorités sont sur le qui-vive.
Et si partout on prend très au sérieux cette alerte virale, en Chine on ne plaisante pas non-plus avec les propagateurs de rumeurs. Ainsi, au nord de la province chinoise du Lioning (nord-est), un homme a été arrêté pour avoir propagé via Weibo (le twitter local) une rumeur concernant la grippe H7N9 provoquant un début de panique.
Les maîtres Feng Shui annoncent une année du cheval de bois explosive, mais pour l'instant aucune épidémie de grippe aviaire n'est déclarée.
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