Michaël Blanc libéré, la fin de quatorze ans de combat pour sa mère
La persévérance d'Hélène Le Touzey a finalement payé : Michaël Blanc, incarcéré en Indonésie depuis quatorze ans, a finalement été libéré. Francetv info vous raconte comment cette mère a tout quitté pour son fils.
Jusqu'au bout, elle n'osait pas y croire. Hélène Le Touzey a finalement retrouvé son fils Michaël Blanc, lundi 20 janvier, après près de quinze années d'incarcération dans les prisons indonésiennes.
L'homme avait été arrêté le lendemain de Noël, en 1999, à l'aéroport de Bali avec 3,8 kg de haschich. Condamné d'abord à la peine de mort, Michaël a vu sa peine réduite à vingt ans de prison, grâce au combat sans relâche d'Hélène Le Touzey.
Francetv info revient sur le parcours de cette mère courage.
Une mère en exil depuis 2000
Hélène Le Touzey a tout quitté pour son fils le 2 septembre 2000, raconte Le Parisien. Elle a laissé derrière elle son domicile de Haute-Savoie, sa famille et son emploi de comptable, pour assurer la défense de Michaël. Son père, Jean-Claude Blanc, est resté en France où il se mobilise auprès des consulats et ministères, précise Le Dauphiné.
Sans connaître le pays, armée de maigres économies et de quelques rudiments d'anglais, Hélène s'est installée en Indonésie pour aider son fils à tenir le coup. Un quotidien rythmé par les visites à la prison, parfois avec un billet glissé au gardien pour obtenir quelques minutes supplémentaires au parloir.
"Si je n'avais pas été là, il ne serait plus là, avoue-t-elle. Un moment, il m'avait demandé de partir pour pouvoir en finir avec la vie. Il me disait que je gâchais ma vie, que cela ne servait à rien et que je n'arriverais jamais à obtenir sa libération."
L'importance de la pression médiatique
Hors de question pour elle de rentrer en France sans son fils. Alors elle se mobilise pour éviter que le cas de Michaël ne tombe dans l'oubli. Hélène Le Touzey parvient à attirer l'attention de l'animateur Thierry Ardisson qui, dès le début de l'affaire, relate à plusieurs reprises le sort du Français lors de ses émissions télévisées.
La machine médiatique est lancée, le matraquage paye, obligeant l'Etat français à sortir de sa réserve, rapportait Le Figaro. Sous la pression de Paris, l'Indonésie inflige finalement en novembre 2000 la prison à vie à Michaël Blanc, plutôt que la peine de mort que réclamait le procureur. Finalement, grâce au combat d'Hélène, la condamnation est commuée en 2008 à 20 ans de prison.
Insuffisant pour la mère, qui souhaite à tout prix voir son fils quitter sa cellule. Alors elle continue de se battre, pour obtenir sa libération conditionnelle. Le dossier est déposé dès 2011, mais tout bloque à cause d'une loi indonésienne qui interdit l'octroi d'un titre de séjour à un étranger repris de justice. A force de ténacité, Hélène parvient à faire sauter le verrou.
Un combat pour tous les détenus étrangers
Désormais libéré, Michaël Blanc ne pourra pas pour autant quitter l'Indonésie. Il lui faudra attendre la fin de sa peine, le 21 juillet 2017, plus une année de probation, pour pouvoir s'envoler vers la France.
D'ici là, le quadragénaire va pouvoir rejoindre la maisonnette occupée par sa mère. Une habitation sans eau chaude ni climatisation, meublée de bric et de broc, mais où l'attend une chambre soigneusement préparée. "Je dors sur un matelas par terre", raconte sa mère. Michaël, lui, aura droit à un grand lit deux places.
En presque quinze ans, Hélène Le Touzey a désormais endossé un nouveau costume, celui de "Madone des prisons". Elle a choisi de défendre les autres détenus étrangers perdus, comme Michaël, face aux méandres de l'administration indonésienne. "Je me sens utile", racontait-elle à Paris Match en 2009. Elle l'assure : elle ne compte pas laisser tomber le combat maintenant.
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