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Philippines: le groupe islamiste Abou Sayyaf prévoit de kidnapper des touristes

Ce sont des gouvernements occidentaux qui ont alerté les autorités locales en désignant en particulier l'île de Palawan, où le président Duterte assure que la sécurité a été renforcée. Ces nouvelles menaces sur le tourisme aux Philippines interviennent un mois après une opération ratée du groupe islamiste Abou Sayyaf, succursale de Daech, sur l'île fréquentée de Bohol, au centre de l'archipel.
Article rédigé par Véronique le Jeune
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
La rivière souterraine Puerto Princesa, très touristique, est l'un des sites potentiels d'attaques terroristes par le groupe islamiste Abou Sayyaf, actif aux Philippines depuis les années 90.

Un avertissement, diffusé auprès des voyageurs arrivant à l'aéroport de Manille, affirme que «l'ambassade des Etats-Unis a reçu des informations crédibles selon lesquelles des groupes terroristes pourraient être en train de planifier des opérations visant les étrangers dans des zones de Palawan».

Les diplomates désignent deux endroits potentiels sur l'île: la capitale Puerto Princesa et le Parc national de la rivière souterraine de Puerto Princesa, qui figure sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco et qui attire chaque année des milliers de visiteurs.

Abou Sayyaf, spécialisé dans l'enlèvement crapuleux
Les ambassades du Canada et de Grande-Bretagne ont également émis des alertes pour Palawan, ainsi que pour des sites du centre de l'archipel proches de l'île de Bohol, comme Dumaguete, Siquijor et Cebu, également un haut lieu du tourisme.

A 400 km de Puerto Princesa, le groupe islamiste Abou Sayyaf, organisation spécialisée dans les rapts crapuleux et inféodée depuis quelque temps au groupe Etat islamique, vit retranché dans ses bastions du sud, là où se trouve une grande partie de la minorité musulmane de ce pays catholique à 80%.
 
L'archipel des Philippines (plus de 100 millions d'habitants) compte 7.107 îles dont un peu plus de 2.000 sont habitées. (ST)

Des décapitations successives
Depuis sa fondation dans les années 90, Abou Sayyaf a kidnappé des dizaines d'étrangers et encore bien plus de Philippins. Le groupe a décapité un plaisancier allemand en février 2016 après deux Canadiens la même année, faute d'avoir obtenu les rançons qu'il exigeait.

En 2001, Abou Sayyaf avait mené un raid à Honda Bay, à Puerto Princesa (déjà), au cours duquel 17 Philippins et trois Américains avaient été enlevés.
L'un des Américains avait été décapité, un autre avait été libéré dans un raid militaire un an plus tard tandis que le troisième avait trouvé la mort dans ce même raid.

En avril 2017, des membres d'Abou Sayyaf ont tenté un raid sur l'île touristique de Bohol, dans le centre de l'archipel. Assaut qui a été déjoué par les
forces de sécurité, averties - déjà - par l'ambassade des Etats-Unis. Les islamistes étaient arrivés sur les lieux à bord de vedettes rapides.

Neuf activistes, trois soldats et un policier ont été tués dans des combats, selon les autorités, qui, par la suite, ont annoncé la mort en détention d'un dixième combattant.

«Tuez-les»
En 2016, le président Rodrigo Duterte avait ordonné une offensive militaire majeure pour éradiquer Abou Sayyaf. Mais, le constat est là, aujourd'hui la menace ne cesse de croître.

«J'ai donné l'ordre aux forces de sécurité de tirer à vue. Tuez-les», répète à l'envi M.Duterte, déjà connu pour sa lutte sanglante contre le trafic de drogue, et, pour cette raison, mis sur la sellette à l'ONU.

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