Les proches de Serge Atlaoui et le gouvernement espèrent "un geste de clémence"
Condamné à mort en Indonésie, le Français a épuisé mardi son dernier recours. Ses proches et le gouvernement se mobilisent pour tenter de le sauver.
La vie de Serge Atlaoui ne tient plus qu'à un fil. Après le rejet mardi 21 avril de son ultime recours par la Cour suprême indonésienne, les proches de ce Français condamné à mort pour trafic de drogue se mobilisent pour tenter de le sauver du peloton d'exécution. Le gouvernement français essaie, lui, de mettre la pression sur l'Indonésie pour qu'elle gracie cet artisan soudeur de 51 ans, menacé d'être le premier Français exécuté depuis près de quarante ans.
Francetv info revient sur les prises de position des uns et des autres.
Ses proches implorent l'UE et François Hollande
Dès lundi, sa famille a imploré François Hollande et l'Union européenne de "mettre tout en œuvre" pour le sauver et appelé à une "mobilisation citoyenne" en France. Se disant "anéantie", l'épouse du condamné, Sabine, a elle aussi lancé un appel aux autorités françaises. "Je relance un appel très fort à ce que la France intervienne, que le gouvernement français soit là", a-t-elle déclaré sur RTL.
"J'appelle la présidence indonésienne à la grâce... Il faut que les gens se mobilisent... On a toujours gardé espoir et on va garder espoir. Les juges ont décidé, nous on n'a pas encore décidé que c'était fini !", a ajouté Sabine Atlaoui, interrogée depuis l'Indonésie.
Son avocat "effondré"
Dans une interview à 20minutes.fr, son avocat s'est dit mardi "effondré". "Le sol s'est dérobé sous mes pieds en apprenant cette nouvelle", confie Richard Sédillot. "C’est pour moi une décision incompréhensible", poursuit-il, regrettant le rejet des nouvelles pièces du dossier et l'absence d'audition des témoins par la Cour suprême.
Le conseil de Serge Atlaoui ne se fait pas beaucoup d'illusions pour la suite. Le président indonésien, Joko Widodo, a déjà refusé une première demande de grâce présidentielle. Quant aux efforts diplomatiques de la France, "cela n'a jusqu'ici pas porté ses fruits", constate-t-il.
Le gouvernement espère "un geste de clémence"
Mercredi, le Premier ministre, Manuel Valls, a déclaré que "défendre" Serge Atlaoui, c'était "rappeler la ferme opposition de la France à la peine de mort".
Défendre Serge Atlaoui, c'est rappeler la ferme opposition de la France à la peine de mort.
— Manuel Valls (@manuelvalls) 22 Avril 2015
Son ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, a déclaré mardi que la France continuait "à espérer un geste de clémence" de l'Indonésie. Il a convoqué mercredi l'ambassadeur indonésien au Quai d'Orsay par Laurent Fabius.
"Nous menons un combat pour un homme, mais nous menons aussi un combat pour un principe, contre la peine de mort, et je constate que les Français sont très majoritairement convaincus, en l'espèce, de l'horreur de cette sanction", a pour sa part déclaré mercredi Jean-Marie Le Guen, le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, sur RMC et BFMTV.
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