Au Brésil, les syndicats se joignent à la contestation populaire
Alors que les principaux syndicats du Brésil appellent à une grève générale le 11 juillet, la contestation sociale ne faiblit pas dans le pays. Les propositions formulées lundi par la présidente Dilma Rousseff ne calment pas les manifestants, et suscitent même une vive protestation de la part de la classe politique et des constitutionnalistes.
Réveil des favelas
Jusqu'à présent, les syndicats se sont faits discrets. Aujourd'hui, ils s'invitent dans le mouvement de protestation sociale qui agite le pays depuis deux semaines. "Nous voulons exprimer nos critiques envers la politique économique du gouvernement et manifester contre l'inflation" , a déclaré le dirigeanrt de la centrale Força Sindical. Parmi leurs revendications figurent la réduction de la journée de travail, la revalorisation des retraites et de plus grands investissements dans les secteurs de la santé et de l'éducation.
Les syndicats ne sont pas les seuls à s'inviter dans le débat. A Rio de Janeiro, environ 2.000 habitants des favelas de Vidigal et de la Rocinha, la plus importante de la ville, sont descendus dans la rue mardi. Ils ont marché jusqu'au quartier ultra-chic de Leblon, où réside le gouverneur de Rio, pour demander plus d'éducation.
Gagner du temps
Lundi, la présidente Dilma Rousseff a proposé d'organiser un référendum pour demander aux Brésiliens s'ils voulaient ou non qu'une assemblée constituante réforme en profondeur le système politique du pays. Mais la classe politique estime que la Constitution actuelle n'autorise pas la présidente à entreprendre une telle démarche. Selon l'ancien président Fernando Henrique Cardoso, les réformes politiques doivent être rédigées par les parlementaires avant d'être soumises à référendum. Pour des observateurs politiques brésiliens, l'initiative de Dilma Rousseff est une manoeuvre pour gagner du temps.
Depuis deux semaines, des dizaines de milliers de Brésiliens descendent quotidiennement dans les rues du pays pour dénoncer la corruption, la carence des services publics et les dépenses jugées pharaoniques pour l'organisation de la Coupe du monde de football 2014.
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