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Brésil : une élection présidentielle plus incertaine que jamais

Plus de 142 millions de Brésiliens sont appelés ce dimanche aux urnes, pour le deuxième tour de l'élection présidentielle. La sortante Dilma Rousseff est clairement menacée par son rival Aécio Neves. Les sondages les donnent au coude-à-coude, alors que les derniers jours de campagne ont été particulièrement virulents, avec des accusations de part et d'autre.
Article rédigé par Yann Bertrand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Aécio Neves et Dilma Rousseff lors d'un ultime débat télévisé vendredi soir © REUTERS/Ricardo Moraes)

Le second tour de l'élection présidentielle brésilienne est incertain. Alors que plus de 142 millions d'électeurs sont appelés à choisir un nouveau chef de l'État, les dernières heures de campagne, vendredi, ont été marquées par une hausse de la tension. Le candidat de centre droit Aécio Neves a en effet repris à son compte les accusations lancées par le magazine hebdomadaire Veja. Selon lui, Dilma Rousseff et son mentor et prédécesseur Lula étaient parfaitement au courant du vaste système de corruption politique en vigueur pendant des années au sein du géant national pétrolier, Petrobras.

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Au-delà des accusations et de la tension d'une fin de campagne difficile, les sondages se sont peu à peu resserrés entre les deux candidats. Selon une enquête publiée samedi, ils sont même quasiment à égalité, alors que Rousseff distançait pour l'instant son rival dans toutes les enquêtes d'opinion. Cependant, les deux grands instituts continuent de donner la présidente sortante en tête.

Dilma Rousseff en difficulté

La présidente actuelle, qui promet le maintien des programmes sociaux en faveur des Brésiliens les plus pauvres, se retrouve de fait obligée de revenir sur ces accusations de corruption. Elle n'a de cesse de brandir son bilan en matière de lutte contre la corruption. Mais Aécio Neves n'en a cure, et veut tout simplement faire tomber le Parti des Travailleurs (PT) de son piédestal. Un PT qui a déçu beaucoup de ses traditionnels soutiens. Selon Carlos Vainer, chercheur et professeur à l'université fédérale de Rio de Janeiro, "le gouvernement du PT a maintenu l'essentiel des choix néo-libéraux qui ont été implantés depuis le début des années 1990 ".

De manière très schématique, on peut dire que les classes les plus pauvres se retrouvent encore dans le Parti des Travailleurs, et vont apporter à Dilma Rousseff une partie importante des voix tant recherchées. Mais tout se joue désormais au Brésil autour des classes moyennes, de plus en plus remontées contre le gouvernement. Et l'une des clés du scrutin géant qui se déroule ce dimanche sera, une nouvelle fois, la participation. C'est elle qui parviendra à casser des positions plus proches que jamais.

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