Brésil : l'ex-président Michel Temer arrêté pour corruption
Après Lula, condamné à 12 ans d'emprisonnement, il est le deuxième ancien président brésilien arrêté sur des soupçons de corruption.
Nouvelle arrestation d'envergure au Brésil. L'ex-président Michel Temer est tombé à son tour, jeudi 21 mars, dans les filets de la tentaculaire enquête anticorruption Lava Jato ("Lavage express"). Arrêté à Sao Paulo, Michel Temer est soupçonné d'être "le chef d'une organisation criminelle" qui aurait détourné jusqu'à 1,8 milliard de réais (417 millions d'euros), a annoncé le parquet, moins de trois mois après la fin de son mandat.
Il a été arrêté lors d'une opération liée à des pots-de vin autour de contrats de génie civil pour la centrale nucléaire d'Angra 3, à 150 km de Rio, qui ne seraient que la partie émergée d'un gigantesque iceberg de détournements de fonds. Michel Temer a ensuite été transféré à Rio de Janeiro pour être placé en détention préventive. Ses avocats ont rapidement déposé une demande d'habeas corpus qui lui rendrait la liberté.
"La justice est faite", réagit Bolsonaro
Cette arrestation a fait l'effet d'une bombe, même si elle ne constitue pas réellement une surprise, alors que l'ex-chef de l'Etat fait l'objet d'une dizaine d'enquêtes anticorruption. Michel Temer, 78 ans, qui a quitté le pouvoir à la fin 2018 après deux ans et demi de mandat, devient le deuxième président du Brésil emprisonné grâce à "Lavage express", après Luiz Inacio Lula da Silva, en prison depuis avril 2018 pour corruption et blanchiment d'argent. Depuis le Chili, le président Jair Bolsonaro a réagi à l'arrestation de son prédécesseur en estimant que "la justice est faite pour tous et chacun est responsable de ses actes".
L'opération "Lavage express", lancée il y a exactement cinq ans, a mis au jour le plus grand scandale de corruption de l'histoire du Brésil, autour de contrats du groupe public pétrolier Petrobras, avec des grands groupes du BTP. Loin d'être terminée, elle a jeté en prison de très nombreux responsables politiques de tous bords et des chefs d'entreprise de premier plan et permis de recouvrer quelque trois milliards d'euros. Au total, des peines de 2 242 années de prison ont été prononcées avec 155 condamnations dans le cadre de "Lavage express", qui a étendu ses ramifications dans toute l'Amérique latine.
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