Brésil : "Pas lui, pas Jair Bolsonaro", veulent croire ses adversaires à quatre jours de la présidentielle
À Sao Paulo, mercredi, plusieurs milliers de Brésiliens sont venus soutenir le candidat du Parti des travailleurs à la présidentielle, Fernando Haddad. Bien que distancé dans les sondages, il veut croire à un revirement lors du scrutin du 28 octobre.
"Ele nao", c'est-à-dire "pas lui", scandent des milliers de personnes dans le centre-ville de San Paulo, au Brésil, mercredi 24 octobre au soir. La foule fustige le favori des sondages à la présidentielle de dimanche, Jair Bolsonaro, et vient soutenir son opposant, Fernando Haddad, du Parti des travailleurs (PT).
Jair Bolsonaro pourrait devenir le premier président d'extrême droite élu de l'histoire du Brésil, dimanche 28 octobre. Une catastrophe pour la démocratie, disent les spectateurs du meeting de Fernando Haddad. La foule de plusieurs milliers de personnes est composée de Brésiliens de tous âges et tous horizons : retraités et étudiants, partisans du PT, mais aussi de communistes, de syndicalistes. Ils parlent beaucoup du prétendant aux fonctions suprêmes du pays qu'ils qualifient de raciste, d'homophobe, de misogyne décomplexé. Le candidat du Parti social libéral (PSL, extrême droite) est un "opportuniste" estime Hamid. "Bolsonaro profite du sentiment anti-PT mais il nous propose un retour plus de 50 ans en arrière, du temps de la dictature, lance-t-il. S'il est élu, ce sera l'enfer. Je suis inquiet pour l'avenir de mes enfants."
Cette inquiétude est partagée par Daniel, membre du MST, le mouvement sans-terre. "Etre Noir au Brésil, c'est être victime de discriminations. Si Bolsonaro l'emporte dimanche, elles vont encore augmenter", lâche-t-il. De son côté, Sandra dit se sentir "en danger", pour la première fois. "Je suis lesbienne, en couple depuis sept ans. Ce type est contre les Noirs, contre les femmes, contre les pauvres, contre les homosexuels. On ne peut pas être complice de ça", explique la jeune femme.
Les derniers sondages du 22 octobre confirment la nette avance de l'ancien capitaine nostalgique de la dictature au Brésil entre 1964 et 1985. Ils annoncent une victoire dimanche pour le PSL à 57% des voix contre 43% pour le PT. Beaucoup parmi les participants au meeting de Fernando Haddad espèrent un retournement de situation. Clara, une ingénieure à la retraite croit sentir "une prise de conscience" chez les électeurs brésiliens. C'est aussi le discours du candidat outsider. "Il menace les institutions, la justice, les acquis sociaux et les Brésiliens se réveillent, clame Fernando Haddad à l'adresse de son adversaire.
"Au début, on disait la victoire de Bolsonaro acquise, et puis après qu'elle est probable, puis qu'elle est possible. Samedi, il sentira que le vent a tourné et dimanche, il perdra", lance à la foule Fernando Haddad. À ce stade, les paroles du dauphin de Lula sonnent comme des vœux pieux.
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