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Brésil : "Pas lui, pas Jair Bolsonaro", veulent croire ses adversaires à quatre jours de la présidentielle

À Sao Paulo, mercredi, plusieurs milliers de Brésiliens sont venus soutenir le candidat du Parti des travailleurs à la présidentielle, Fernando Haddad. Bien que distancé dans les sondages, il veut croire à un revirement lors du scrutin du 28 octobre. 

Article rédigé par Sandrine Etoa-Andegue
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Un supporter de Fernando Haddad au meeting du candidat du Parti des travailleurs à Sao Paulo au Brésil le 24 octobre 2018. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

"Ele nao", c'est-à-dire "pas lui", scandent des milliers de personnes dans le centre-ville de San Paulo, au Brésil, mercredi 24 octobre au soir. La foule fustige le favori des sondages à la présidentielle de dimanche, Jair Bolsonaro, et vient soutenir son opposant, Fernando Haddad, du Parti des travailleurs (PT). 

Meeting de Fernando Haddad à Sao Paulo le 24 octobre 2018 en lice pour la présidentielle au Brésil.  (MIGUEL SCHINCARIOL / AFP)

Jair Bolsonaro pourrait devenir le premier président d'extrême droite élu de l'histoire du Brésil, dimanche 28 octobre. Une catastrophe pour la démocratie, disent les spectateurs du meeting de Fernando Haddad. La foule de plusieurs milliers de personnes est composée de Brésiliens de tous âges et tous horizons : retraités et étudiants, partisans du PT, mais aussi de communistes, de syndicalistes. Ils parlent beaucoup du prétendant aux fonctions suprêmes du pays qu'ils qualifient de raciste, d'homophobe, de misogyne décomplexé. Le candidat du Parti social libéral (PSL, extrême droite) est un "opportuniste" estime Hamid. "Bolsonaro profite du sentiment anti-PT mais il nous propose un retour plus de 50 ans en arrière, du temps de la dictature, lance-t-il. S'il est élu, ce sera l'enfer. Je suis inquiet pour l'avenir de mes enfants." 

"Votez treize", disent les slogans, le numéro du candidat du Parti des travailleurs à la présidentielle au Brésil.  (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

Cette inquiétude est partagée par Daniel, membre du MST, le mouvement sans-terre. "Etre Noir au Brésil, c'est être victime de discriminations. Si Bolsonaro l'emporte dimanche, elles vont encore augmenter", lâche-t-il. De son côté, Sandra dit se sentir "en danger", pour la première fois. "Je suis lesbienne, en couple depuis sept ans. Ce type est contre les Noirs, contre les femmes, contre les pauvres, contre les homosexuels. On ne peut pas être complice de ça", explique la jeune femme.

Meeting de soutien à Fernando Haddad le 24 octobre 2018 à Sao Paulo, avant la présidentielle au Brésil. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

Les derniers sondages du 22 octobre confirment la nette avance de l'ancien capitaine nostalgique de la dictature au Brésil entre 1964 et 1985. Ils annoncent une victoire dimanche pour le PSL à 57% des voix contre 43% pour le PT. Beaucoup parmi les participants au meeting de Fernando Haddad espèrent un retournement de situation. Clara, une ingénieure à la retraite croit sentir "une prise de conscience" chez les électeurs brésiliens. C'est aussi le discours du candidat outsider. "Il menace les institutions, la justice, les acquis sociaux et les Brésiliens se réveillent, clame Fernando Haddad à l'adresse de son adversaire.

Plusieurs milliers de personnes, à Sao Paulo, au meeting de Fernando Haddad, candidat à la présidentielle, le 24 octobre 2018. (SANDRINE ETOA-ANDEGUE / RADIO FRANCE)

"Au début, on disait la victoire de Bolsonaro acquise, et puis après qu'elle est probable, puis qu'elle est possible. Samedi, il sentira que le vent a tourné et dimanche, il perdra", lance à la foule Fernando Haddad. À ce stade, les paroles du dauphin de Lula sonnent comme des vœux pieux. 

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