JO 2016 : à Rio, la galère des transports en commun pour les supporters
Il n'y a qu'une seule ligne de métro qui relie le centre de Rio avec le parc olympique. Et elle n'amène qu'à 15 kilomètres du but.
Avec ses 1 300 km², Rio de Janeiro est dix fois plus étendue que Paris. Pas étonnant, dès lors, que les questions logistiques tournent vite au casse-tête, pour les fans comme pour les suiveurs. Avec quatre sites distincts (Barra, Copabacana, Deodore et le Maracana), distants d'une trentaine de kilomètres, dans une ville réputée mondialement pour ses bouchons et l'incurie de son réseau de transports en commun, le pire était à craindre.
Imaginez qu'on organise les JO 2024 à Marne-la-Vallée et à Versailles, avec comme seul axe le RER et des navettes en bus à l'arrivée. C'est exactement le programme à Rio.
>> JO 2016 : regardez la cérémonie d'ouverture en direct
Quand le métro se transforme en salle de gym
Le gratin de Rio, emmené par le maire Eduardo Paes, se pressait samedi 31 juillet pour l'inauguration de la ligne 4 du métro (qui, jusque là, n'en comptait en réalité que deux). Enfin, pas de toute de la ligne 4, mais uniquement de sa première moitié, qui relie le parc olympique situé dans le quartier chic Barra da Tijuca, aux faux airs de Miami, au reste de la ville. Pendant la période des Jeux, cette ligne est exclusivement réservée aux détenteurs de billets, aux volontaires et à toute personne accréditée.
Forcément, jeudi 4 août, à la veille de l'ouverture, décrété jour férié par les autorités pour décongestionner la ville lors du passage de la flamme olympique, elle sonne un peu creux.
Il faut montrer patte blanche pour entrer. Et présenter son accréditation et son titre de transport, devant une borne qui ne marche pas. Le policier de faction, manifestement habitué, fait essayer trois autres bornes avant qu'une ne daigne réagir. Sol de marbre, parfois décoré comme une piste d'athlétisme, extincteur qui brille posé sur un petit socle… Tout sent le neuf dans cette ligne qui contraste avec la vétusté des deux autres.
Dans les grandes rames presque vides, avec ses wagons réservés aux femmes aux heures de pointe, l'ambiance est chaleureuse. Les enfants grimpent sur les poignées accrochées au plafond, et imitent les gestes des gymnastes lors de l'épreuve des anneaux. Les parents discutent foot, forcément.
"Vous venez d'où ?
– De Rio".
Une mère de famille sort un drapeau de son sac, à l'effigie du club de Flamengo, un quartier du nord de la ville. "Quoi ?" s'insurge un octogénaire, survêtement jaune et vert, qui sort un autre étendard, aux couleurs vertes et mauves de Fluminense, le club rival. Instant de silence, avant un grand éclat de rire. "Vous savez que vous n'allez pas voir un match de foot, mais aux Jeux ?", leur rappelle un volontaire, amusé.
Trente minute de bus dans un ghetto de riches
La ligne s'arrête au Jardim Oceanica, encore à 15 km du but. Il faut ensuite prendre un BRT (pour Bus Rapid Transit), qui bénéficie de voies réservées sur les interminables boulevards à cinq voies de la métropole. On passe à 80 km/h devant des commerciaux géants et des compounds, des quartiers barricadés derrière de hauts murs et des barbelés, aux noms évocateurs d'une certaine aisance sociale : Wimbledon Park ou encore Saint-Tropez.
Jusqu'à cinq heures aller-retour pour un volontaire
Au total, entre le centre de Rio et le parc olympique, comptez près d'une heure et demie de transport. Et encore, ça, c'est pour les chanceux qui résident au cœur de Rio ! Pour Elisée, volontaire congolais qui habite à l'université et profite de ses vacances pour guider des délégations africaines sur le site des Jeux, il faut compter presque deux fois plus : "J'ai mis 2h30 à venir. Je viens en voiture à la station de BRT, mais moi, je ne bénéficie pas des voies prioritaires", se lamente-t-il, assis au fond du bus. Impossible pour lui de se rendre en voiture directement jusqu'au parc olympique, faute de parking. Et à partir du début des Jeux, un système de priorités sera mis en place, et les volontaires se retrouveront alors tout au bas de l'échelle.
Un autre volontaire raconte être arrivé en retard à la répétition de la cérémonie d'ouverture au stade Maracana, où étaient conviés les bénévoles, à cause du système de transports en commun. "Je suis arrivé juste pour la fin", soupire-t-il.
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