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JO-2016 : il est urgent de dépolluer la baie de Rio

Article rédigé par Laurent Filippi
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 1min
En août 2016, s’ouvriront les Jeux Olympiques d'été au Brésil. Mais de nombreux sites, où doivent se dérouler des épreuves sportives, sont pollués.

En cinquante ans, la population de Rio est passée de 2 à 12 millions d’habitants. Cette croissance démographique s'est accompagnée d'une urbanisation galopante. Les infrastructures notamment liées au retraitement des déchets et des eaux usées n’ont pas suivi. Cela a entraîné une importante pollution des rivières, des lacs et des plages.

C’est donc un vrai défi pour les autorités d’assainir les sites.

Le photographe Sergio Moraes s’est rendu en mars 2013 dans la baie de Guanabara, sur l'île de Pombeba et sur les plages de Botafogo, Fundao et Galeao.

Quatorze photos illustrent ce propos.

se trouve à l’est du Brésil. Elle est fermée vers l’océan Atlantique par un goulet d’à peine un kilomètre de large. Les 130 îles et les 150 km de plages en font un véritable décor de rêve. Si c’est un paradis vu du ciel, vue de la mer la carte postale est moins belle. Selon une enquête de 2013 réalisée par Associated Press, près de 70% des eaux usées de la ville ne sont pas traitées avant d’être déversées dans la baie et l’océan. (Reuters/Sergio Moraes)
En 2000, plus d’un million de litres de pétrole ont été déversés dans la baie, après un accident survenu dans la raffinerie Petrobras. Depuis lors, de nombreuses plages et les mangroves sont souillées. Les autres industries, les terminaux maritimes et les nombreux bateaux qui sillonnent la baie accentuent cette pollution. (Reuters/Sergio Moraes)
en grande partie de la détérioration des eaux de la baie. Aux milliers d’emballages en plastique et en carton qui flottent à la surface s’ajoutent les eaux sales des égouts. (Reuters/Sergio Moraes)
délimitant la baie déversent entre 15.000 et 30.000 litres d'eaux usées par seconde. Seul un tiers est traité. Si des stations d’épuration existent, les réseaux d’égouts ne sont pas construits. (Reuters/Sergio Moraes)
Que ce soit dans les quartiers riches comme Leblon ou dans les mille favelas, la plupart des réseaux d’évacuation restent défectueux et ne traitent que 40% des eaux usées. Le reste est rejeté dans la baie. «La baie de Rio est aujourd'hui une immense latrine et une poubelle», déplore le biologiste et militant Mario Moscatelli, qui dénonce depuis 1997 cette situation dramatique. (Reuters/Sergio Moraes)
avait été planifié lors du Sommet de la terre Rio-92. Le but était de pouvoir retraiter 51% de l’ensemble des résidus solides déversés dans la baie. Ce projet financé par la Banque interaméricaine de Développement, l'Agence de coopération internationale du Japon et le gouvernement de Rio n’a débuté qu’en 1994 et a coûté un milliard de dollars. (Reuters/Sergio Moraes)
et l’abandon en cours de route de nombreux travaux ne répondra pas aux attentes. Sur les cinq stations d’épuration construites, seules trois fonctionnent, car les systèmes de drainage et les raccordements n’ont pas été finalisés. Détournement d'argent, corruption et mauvaise planification ont abouti en grande partie à l’échec des travaux. (Reuters/Sergio Moraes)
d’un montant de 640 millions de dollars a été signé par le gouvernement avec la Banque interaméricaine de Développement. Objectif : construire et développer 80% des réseaux d'égouts dans les municipalités autour de la baie d’ici à 2016. Pourtant, l'inquiétude reste grande pour de nombreux experts, car seulement 60% risquent d'être réalisés à cette date. (Reuters/Sergio Moraes)
comme le programme Sena Limpa mis en place par des organisations gouvernementales et locales. 65 millions de dollars ont été injectés pour nettoyer quatre plages (São Conrado, Ipanema, Leblon et Leme). En octobre 2013, une deuxième phase d’un montant de 87 millions de dollars a débuté pour assainir six autres plages (Copacabana, Botafogo, Flamengo, Guanabara sur Ilha do Governador, Joatinga, Paquetá). (Reuters/Sergio Moraes)
l'une des légendes brésiliennes de la voile olympique, ou encore Allan Norregaard, le champion danois, venus en repérage dans la baie ont heurté de nombreux objets lors de leur traversées. Ils en ont conclu qu'il était risqué d’y circuler et que cela pouvait avoir un impact sur le résultat des épreuves. (Reuters/Sergio Moraes)
celui de la contamination par des agents pathogènes présents dans l'eau, comme les coliformes (bactéries) fécaux. Leur présence a été détectée au bord de la plage de Copacabana. (Reuters/Sergio Moraes)
qui doit accueillir le village olympique ainsi que de nombreuses épreuves aquatiques, la plupart des cours d'eau sont contaminés, représentant un réel danger pour la santé. Le taux de pollution fécale est supérieur de 78 fois aux normes brésiliennes et de 195 fois au niveau considéré comme sûr aux Etats-Unis. L'exposition à ces bactéries peut causer des maladies gastro-intestinales, la diarrhée, la dysenterie et le choléra. (Reuters/Sergio Moraes)
a été de fermer une quinzaine de décharges publiques dont la plus grande d’Amérique Latine, Gramacho. Pendant trente ans, ce site recevait 9000 tonnes de déchets par jour. Près de 300 millions de tonnes d'ordures s’étaient accumulées sur les rives de la baie de Guanabara, créant une montagne haute de 60 mètres. La décomposition des résidus produisant des milliers de litres de liquides polluants se sont répandus, polluant la mangrove et toute la région alentour. (Reuters/Sergio Moraes)
d'autres mesures et d'autres moyens ont été mis en place par les autorités et les associations écologiques : installations d'éco-barrières sur les rivières, mise en circulation de camions pour récupérer les déchets et de bateaux poubelles. Mais cela suffira-t-il pour combler le retard accumulé au fil des décennies et accueillir les athlètes dans des eaux plus limpides? (Reuters/Sergio Moraes)

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