L'ancien porte-avions français "Foch" va-t-il finir au fond de l’Atlantique ?
Ne l'appelez plus jamais Foch. Rebaptisé Sao Paulo, l'ancien porte-avions français n'est plus qu'une coque pleine de produits toxiques et dont le démantèlement coûterait cher. Son propriétaire, le Brésil, cherche donc à s’en débarrasser - comme récemment à la Turquie qui a finalement renoncé - et songe désormais à l’envoyer par le fond, dans l'Atlantique. Toutefois, plusieurs ONG écologistes tirent la sonnette d’alarme.
>> Turquie : le début d’une longue errance pour l'ancien porte-avion français Foch ?
Selon le groupement d'ONG, Shipbreaking Platform, le navire vieux de 60 ans chargé d'amiante, de PCB et d'autres déchets toxiques, a été forcé de prendre la mer le 20 janvier par la marine nationale brésilienne, en raison du risque imminent qu’il s’échoue sur les côtes. Shipbreaking Platform craint que "l’excuse d’une petite fuite dans la structure du navire" ne soit utilisée "pour forcer son naufrage dans l’océan Atlantique".
Intentionally sinking the toxic aircraft carrier São Paulo would equate to a state-sponsored environmental crime. https://t.co/efiH9KLVSI
— NGO Shipbreaking Platform (@NGOShipbreaking) January 21, 2023
Une longue errance
Le Foch c’est un navire de 30 000 tonnes, 266 mètres de long et d’où décollaient des avions de chasse. Le bâtiment, armé au début des années 1960, et qui a servi jusqu'en 1999 en participant aux opérations aériennes de l'OTAN en ex-Yougoslavie. Mais, ça, c'était avant de devenir une épave encombrante. Après l'avoir acquis pour 12 millions d'euros, le Brésil avait finalement renoncé à le moderniser et l'avait donc revendu au printemps 2021 à un chantier naval turc. Mais au dernier moment, la Turquie a interdit le démantèlement du navire, soupçonnant qu’il recelait beaucoup plus d’amiante que ce qu’affirmait un premier rapport des autorités brésiliennes, soit une dizaine de tonnes. Et il a été ramené au large du Brésil.
Depuis le 20 janvier, l'ancien porte-avions français erre donc dans l'Atlantique, à 300 kilomètres des côtes, surveillé par les organisations environnementales. Elles en appellent au président Lula, récemment investi, pour qu'il ordonne de le remorquer jusqu'à Rio de Janeiro.
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