L'ex-président brésilien Jair Bolsonaro a passé deux nuits à l'ambassade de Hongrie, ses opposants l'accusent de vouloir "fuir" la justice
Il cherchait à fuir la justice, selon ses opposants. Une pure "fiction", selon ses avocats. Cerné par les enquêtes judiciaires, l'ancien président brésilien Jair Bolsonaro a passé en février deux nuits à l'ambassade de Hongrie à Brasilia, a révélé le New York Times lundi 25 mars.
Les images de vidéosurveillance publiées par le quotidien américain montrent l'ex-président entrer dans l'ambassade de Hongrie le 12 février au soir, et en ressortir le 14 dans l'après-midi. Soit quelques jours après une opération policière durant laquelle on lui avait interdit de quitter le territoire, à cause de soupçons de "tentative de coup d'Etat" fomentée par Jair Bolsonaro et ses proches pour conserver le pouvoir malgré sa défaite électorale de 2022 face à son rival de gauche Luiz Inacio Lula da Silva.
La gauche n'a pas tardé à se saisir de cette affaire. L'ancien dirigeant d'extrême droite avait l'intention de "fuir (...) de peur d'être jugé pour ses crimes, d'être condamné et d'être emprisonné", a accusé sur le réseau social X Gleisi Hoffmann, présidente du Parti des travailleurs (PT) de Lula. Un député du même parti, Lindbergh Farias, a annoncé avoir saisi le bureau du procureur général de la République pour réclamer la "détention préventive" de Jair Bolsonaro.
Une "invitation" des autorités hongroises, selon Bolsonaro
"Fake news", ont rétorqué les avocats de Jair Bolsonaro. Ils ont bien reconnu que leur client avait été "hébergé deux jours" dans l'ambassade de ce "pays ami", dirigé par Viktor Orban, un autre représentant de la droite radicale. Mais selon eux, il s'y était rendu "sur invitation" des autorités hongroises, dans le seul but de "discuter du contexte politique des deux pays". "Toute autre interprétation (...) est de l'ordre de la fiction", a insisté la défense de l'ancien président.
Déclaré inéligible en juin 2023 pour avoir disséminé de fausses informations sur le système brésilien d'urnes électroniques, Jair Bolsonaro a vu l'étau judiciaire se resserrer depuis sa défaite. La police fédérale a recommandé le 19 mars son inculpation dans une affaire de falsification de certificats de vaccination contre le Covid-19. Il est également dans le collimateur de la justice pour le détournement présumé de cadeaux reçus de pays étrangers, dont des bijoux offerts par l'Arabie saoudite. L'ancien capitaine de l'armée demeure malgré tout très populaire dans son camp, comme l'a montré une grande manifestation en son soutien à Sao Paulo le 25 février qui a réuni quelque 185 000 personnes, selon une estimation de chercheurs.
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